Fourrage : la plaine partenaire de la montagne
Du côté de Lasseube, en Béarn, la grande bourse d'échanges «Ossau-Iraty" entre agriculteurs et bergers suscite un vif intérêt.
À Lasseube, la vente de fourrage et de mais est une tradition déjà ancienne. Plusieurs producteurs ont pris l'habitude de vendre régulièrement du mais, du foin, du regain. Les réseaux se sont noués, les commandes sont renouvelées d'une année sur l'autre, il n'y a pas de contractualisation, ça fonctionne à la confiance. Les acheteurs sont des voisins (élevages de basses-cours), des éleveurs de chevaux, soit des éleveurs de montagne, des bergers. Lasseube, à l'écart des grands axes, est une commune verte, traditionnellement orientée vers la polyculture élevage : les conditions climatiques de piémont, avec des orages estivaux réguliers (parfois dévastateurs) sont particulièrement propices à la pousse de l'herbe et à la culture du mais, peu ou non irrigué. Une agriculture qui se cherche
Comme dans bien d'autres zones, les éleveurs, de vaches laitières ou de bovins allaitants sont confrontés aux difficultés de ces productions et s'interrogent sur leur avenir. Pour partie, sur les terres adaptées, la viticulture a été une opportunité et vient compenser les difficultés rencontrées en élevage. C'est dans ce contexte que se pose l'intérêt de développement de la production végétale, mais et foins, en circuit court. Entre les éleveurs de chevaux de la périphérie urbaine paloise, et les éleveurs du haut Béarn, dans un rayon de 30 km, Lasseube est au plus près de la demande.
Ainsi, ils ont été plusieurs à réagir à la mise en place de la bourse « Ossau-Iraty » en 2010, à proposer vente de foin, de regain, de mais
Les vendeurs n'ont eu aucune difficulté à se mettre en relation avec de nouveaux acheteurs, en vallée d'Aspe, mais aussi en Soule, autour de Barcus. Les engagements restent oraux, il faut continuer à travailler sur la confiance.
Producteurs et bergers prennent le temps d'échanger, de venir voir les produits, de discuter sur la qualité. Pour le mais, les bergers savent vite dire comment les brebis réagissent, si la céréale a été valorisée, en particulier à travers l'efficacité laitière des rations alimentaires. Chaque acheteur peut voir le produit, apprécier sa qualité, grains éclatés, brisures de rafles, poussières ou moisissure. Diversification et vente directe
Face à la crise de l'élevage, ils sont plusieurs à vouloir développer l'activité de vente directe. Il ne s'agit pas forcément de se spécialiser dans ce type d'activité, mais plutôt de diversifier, en continuant à travailler pour partie avec les opérateurs (privés et coopératives) de la filière mais, de diversifier aussi les débouchés entre bergers et éleveurs de volailles ou palmipèdes. Diversification, mais aussi professionnalisation avec des investissements (engagés ou à engager) pour sécher et produire un mais de qualité, équivalent au mais « gavage ». Des investissements sont aussi envisagés pour le stockage du grain.
La vente directe est plus prenante, mais elle permet un réel échange avec les éleveurs, de comprendre les autres métiers, de savoir pourquoi on produit, de redonner un sens au métier de producteur. Cette attitude est d'autant plus facile à adopter que les vendeurs sont eux-mêmes des éleveurs ou d'anciens éleveurs, proches de l'animal.
Et puis, il y a le plaisir de « vendre » et de rédiger des factures.
La céréaliculture est une activité saisonnière, avec certes des pointes de travail, des « coups de bourre ». Mais elle reste moins prenante, moins astreignante que l'activité d'élevage, surtout en ateliers laitiers. La production végétale « grandes cultures » laisse plus de temps, elle permet donc de prendre son temps pour organiser la vente directe, pour répondre aux demandes, faire visiter et montrer les produits, se déplacer pour livrer. Quid du prix et du transport ?
La fixation du prix est aujourd'hui sujette à débat. Il est difficile pour un vendeur de ne pas tenir compte des évolutions du prix de marché, avec des cours (à la production) qui ont oscillé entre 110 et 210 euros la tonne ces derniers mois, et jusqu'à 280 euros à la commercialisation. En vente directe, les prix de vente restent inférieurs au cours de marché en période de prix élevés, et égal ou plus élevés lorsque les cours étaient au plus bas.
Le transport est assuré en général par les producteurs qui utilisent leurs tracteurs et remorques. Ce mode de transport reste le plus économique, tant que les distances n'excèdent pas 30 à 35 km. Les remorques sont pesées, c'est indispensable pour éviter tout risque de litige, même si les stations de pesage deviennent de plus en plus rares.
Jean-Marc Arranz
Contact syndicat Ossau-Iraty au 05 59 37 86 61.
Comme dans bien d'autres zones, les éleveurs, de vaches laitières ou de bovins allaitants sont confrontés aux difficultés de ces productions et s'interrogent sur leur avenir. Pour partie, sur les terres adaptées, la viticulture a été une opportunité et vient compenser les difficultés rencontrées en élevage. C'est dans ce contexte que se pose l'intérêt de développement de la production végétale, mais et foins, en circuit court. Entre les éleveurs de chevaux de la périphérie urbaine paloise, et les éleveurs du haut Béarn, dans un rayon de 30 km, Lasseube est au plus près de la demande.
Ainsi, ils ont été plusieurs à réagir à la mise en place de la bourse « Ossau-Iraty » en 2010, à proposer vente de foin, de regain, de mais
Les vendeurs n'ont eu aucune difficulté à se mettre en relation avec de nouveaux acheteurs, en vallée d'Aspe, mais aussi en Soule, autour de Barcus. Les engagements restent oraux, il faut continuer à travailler sur la confiance.
Producteurs et bergers prennent le temps d'échanger, de venir voir les produits, de discuter sur la qualité. Pour le mais, les bergers savent vite dire comment les brebis réagissent, si la céréale a été valorisée, en particulier à travers l'efficacité laitière des rations alimentaires. Chaque acheteur peut voir le produit, apprécier sa qualité, grains éclatés, brisures de rafles, poussières ou moisissure. Diversification et vente directe
Face à la crise de l'élevage, ils sont plusieurs à vouloir développer l'activité de vente directe. Il ne s'agit pas forcément de se spécialiser dans ce type d'activité, mais plutôt de diversifier, en continuant à travailler pour partie avec les opérateurs (privés et coopératives) de la filière mais, de diversifier aussi les débouchés entre bergers et éleveurs de volailles ou palmipèdes. Diversification, mais aussi professionnalisation avec des investissements (engagés ou à engager) pour sécher et produire un mais de qualité, équivalent au mais « gavage ». Des investissements sont aussi envisagés pour le stockage du grain.
La vente directe est plus prenante, mais elle permet un réel échange avec les éleveurs, de comprendre les autres métiers, de savoir pourquoi on produit, de redonner un sens au métier de producteur. Cette attitude est d'autant plus facile à adopter que les vendeurs sont eux-mêmes des éleveurs ou d'anciens éleveurs, proches de l'animal.
Et puis, il y a le plaisir de « vendre » et de rédiger des factures.
La céréaliculture est une activité saisonnière, avec certes des pointes de travail, des « coups de bourre ». Mais elle reste moins prenante, moins astreignante que l'activité d'élevage, surtout en ateliers laitiers. La production végétale « grandes cultures » laisse plus de temps, elle permet donc de prendre son temps pour organiser la vente directe, pour répondre aux demandes, faire visiter et montrer les produits, se déplacer pour livrer. Quid du prix et du transport ?
La fixation du prix est aujourd'hui sujette à débat. Il est difficile pour un vendeur de ne pas tenir compte des évolutions du prix de marché, avec des cours (à la production) qui ont oscillé entre 110 et 210 euros la tonne ces derniers mois, et jusqu'à 280 euros à la commercialisation. En vente directe, les prix de vente restent inférieurs au cours de marché en période de prix élevés, et égal ou plus élevés lorsque les cours étaient au plus bas.
Le transport est assuré en général par les producteurs qui utilisent leurs tracteurs et remorques. Ce mode de transport reste le plus économique, tant que les distances n'excèdent pas 30 à 35 km. Les remorques sont pesées, c'est indispensable pour éviter tout risque de litige, même si les stations de pesage deviennent de plus en plus rares.
Jean-Marc Arranz
Contact syndicat Ossau-Iraty au 05 59 37 86 61.