Hervé Cazenave, 21e lauréat des Barriques d’or de Crouseilles
Depuis 2002, une quinzaine de barriques de 225 litres de Pacherenc du Vic-Bilh — 300 flacons de 75 cl par tonneau — sont vendues aux enchères à Crouseilles, dans un des plus beaux châteaux du Vic-Bilh. Élaborée avec soin, chaque barrique de cette pépite dorée du piémont pyrénéen transmet le style, la vision, l’expérience de son vigneron et de son terroir.
Depuis 2002, une quinzaine de barriques de 225 litres de Pacherenc du Vic-Bilh — 300 flacons de 75 cl par tonneau — sont vendues aux enchères à Crouseilles, dans un des plus beaux châteaux du Vic-Bilh. Élaborée avec soin, chaque barrique de cette pépite dorée du piémont pyrénéen transmet le style, la vision, l’expérience de son vigneron et de son terroir.
Le lundi 21 novembre, sous le maillet de Maître Antoine Briscadieu, 14 barriques, dont 3 de Pacherenc sec et deux de Pacherenc doux bio, fruits d’une sélection exigeante puisqu’elles étaient 40 au départ. Dans la salle, une centaine de cavistes, restaurateurs et acheteurs de tous horizons, qui ont examiné avec soin les fiches techniques précisant les terroirs, les unités culturales puis participé à la dégustation des barriques, sont concentrés et sereins en l’attente du coup d’envoi. La mise à prix débute à 800 € et très vite les plaques numérotées des enchérisseurs se hérissent pour suivre le pas des enchères du commissaire-priseur.
À ce petit jeu, la barrique d’Hervé Cazenave grimpera le plus haut dans les prix, à 5.700 €. Une très belle récompense pour ce vigneron-coopérateur investi, 21e lauréat et pour la première fois gagnant. «Je suis très satisfait et content de ce prix que je souhaite partager avec mes parents Francis et Maryse. Et je suis aussi très fier d’être vigneron», témoignera-t-il avant de détailler l’histoire de son nectar.
«J’ai vendangé le 19 novembre pour capter toute la force tendue de ce millésime et ne pas user son énergie. J’en suis conscient, en prenant autant de risques et en allant vendanger des raisins aussi tard dans une année aussi particulière, on ne gagne pas toujours», rembobine le vigneron, avant de conclure : «Une première de ma vie de vigneron… Cette découverte de jus extrêmement riches, formidablement nerveux et légèrement amers. Je n’ai pas souvenir de m’être rapproché autant du zeste de pamplemousse confit. C’est unique.»
C’est également ce sentiment qui a poussé les acheteurs néerlandais de Delta Wines à faire l’ultime signe pour s’adjuger la Barrique d’or 2022. L’importateur national distribuera ce mois de décembre aux cavistes, restaurateurs et autres canaux de son réseau les 240 bouteilles de 75 cl, Crouseilles et Plaimont se réservant les 60 bouteilles restantes.
La fierté d’être vigneron
Dans la continuité du partenariat mis en place depuis 2011 avec le lycée des métiers de l’hôtellerie de Toulouse, les étudiants mention sommellerie ont rédigé les commentaires de dégustation et les accords mets/vins de chaque barrique. Sur leur carte, le Pacherenc du Vic-Bilh d’Hervé Cazenave s’accordera superbement avec des choux à l’émulsion de foie gras et son citron caviar. En second plat, udons sautés à la dorade, pousse de soja et sa sauce asiatique. Salade de fruits exotiques en final.
Alice et Paul Dabadie remportent la deuxième place avec une barrique de Pacherenc bio vendue 5550 €. Ce prix souligne l’engagement des vignerons de l’appellation dans la viticulture biologique. Sylvie Louit, Benjamin et Jean-François Gieusse réalisent quant à eux une première dans l’histoire des Pacherenc d’Or : deux de leurs barriques étaient sélectionnées, une en sec et une en récolte tardive. Ils se placent finalement en troisième position avec une enchère à 5400 € pour leur Pacherenc doux.
Depuis 2002, la somme recueillie par les Barriques d’or est reversée à une œuvre de mise en valeur du patrimoine de la région du Vic-Bilh. Cette année, ces profits iront à l’association Patrimoine Doléris, Territoire d’Avenir, qui œuvre pour la réhabilitation du chai Doléris, bâtisse du début du XXe siècle. L’objectif est de faire vivre ce lieu d’exception au travers d’actions culturelles, économiques, œnotouristiques et sociales.