Irrigation : des réserves pratiquement pleines
La très grande majorité des réservoirs des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées affiche un remplissage à plus de 90 %.
Comme chaque printemps, l'état des réserves hydriques est regardé d'un oeil très attentif. En effet, tandis que les semis du mais s'achèvent, la situation actuelle de la ressource en eau va conditionner le bon déroulement de l'irrigation. En la matière, les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément. « Aujourd'hui, l'état des stocks est réellement bon », note Gilles Lagardelle, responsable de la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne.
L'état actuel des réserves est ainsi comparable à celui rencontré au cours des années 2006 et 2010 à la même date. « Alors que le contexte est traditionnellement délicat dans le bassin de l'Adour, la situation est correcte en terme de remplissage. Nous n'avons pas encore eu de sollicitations de déstockage sur ce secteur », poursuit le responsable.La neige pas au rendez-vous
Sur cette zone géographique, l'ensemble des réserves présentait, il y a quelques jours, un taux de remplissage moyen de 94 %. Seulement quelques réservoirs pour le bassin du Midou et du Luy de France connaissent des conditions un peu moins favorables. Ils sont environ à 70 % de leurs volumes maximum. La région Midi-Pyrénées connaît une situation plus contrastée, le système Neste rencontrant de réelles difficultés. Mais si le taux de remplissage s'avère être un bon point, M. Lagardelle s'inquiète de la situation des réserves de la chaîne pyrénéenne. « On enregistre des débits de cours d'eau que l'on observe habituellement un mois plus tard », explique-t-il. Le redoux exceptionnel constaté depuis plusieurs semaines a entraîné une fonte rapide du manteau neigeux. Par conséquent, un tarissement précoce des rivières prenant leurs sources en montagne est à craindre. Il s'agit principalement des Gaves et surtout de l'Adour, qui se révèle structurellement fragile car doté d'un bassin-versant moins élevé. La première quinzaine du mois d'avril a été marquée par la douceur des températures diurnes (celles enregistrées du 6 au 9 avril atteignant des valeurs estivales). Les débits des rivières pyrénéennes, alimentées par une fonte précoce de la neige, ont dans ces conditions fortement progressé. Aujourd'hui, le risque est de rencontrer un niveau d'étiage très précoce. L'art de l'esquive
Cependant, cette analyse ne vaut que dans le contexte actuel, car des évolutions climatiques majeures pourraient remettre en cause ce phénomène. « Ce raisonnement traduit la vérité aujourd'hui seulement. On sait que les apports estivaux dans les rivières sont réalisés par la fonte du manteau neigeux bien sûr, mais aussi par les orages » note M. Lagardelle. En revanche, la précocité des semis des mais représente un point positif dans la gestion de la ressource hydrique. En effet, « on peut espérer une conjonction entre les premiers besoins en eau d'irrigation et les seuls écoulements naturels de manière à préserver la ressource en stock ». C'est ce que l'on appelle la stratégie d'esquive. Une fois de plus, cet élément s'applique plus particulièrement à l'axe Adour. Autre élément positif, l'homogénéité des dates de semis, qui est de nature à optimiser les prélèvements d'eau.
Fabien Brèthes
Sur cette zone géographique, l'ensemble des réserves présentait, il y a quelques jours, un taux de remplissage moyen de 94 %. Seulement quelques réservoirs pour le bassin du Midou et du Luy de France connaissent des conditions un peu moins favorables. Ils sont environ à 70 % de leurs volumes maximum. La région Midi-Pyrénées connaît une situation plus contrastée, le système Neste rencontrant de réelles difficultés. Mais si le taux de remplissage s'avère être un bon point, M. Lagardelle s'inquiète de la situation des réserves de la chaîne pyrénéenne. « On enregistre des débits de cours d'eau que l'on observe habituellement un mois plus tard », explique-t-il. Le redoux exceptionnel constaté depuis plusieurs semaines a entraîné une fonte rapide du manteau neigeux. Par conséquent, un tarissement précoce des rivières prenant leurs sources en montagne est à craindre. Il s'agit principalement des Gaves et surtout de l'Adour, qui se révèle structurellement fragile car doté d'un bassin-versant moins élevé. La première quinzaine du mois d'avril a été marquée par la douceur des températures diurnes (celles enregistrées du 6 au 9 avril atteignant des valeurs estivales). Les débits des rivières pyrénéennes, alimentées par une fonte précoce de la neige, ont dans ces conditions fortement progressé. Aujourd'hui, le risque est de rencontrer un niveau d'étiage très précoce. L'art de l'esquive
Cependant, cette analyse ne vaut que dans le contexte actuel, car des évolutions climatiques majeures pourraient remettre en cause ce phénomène. « Ce raisonnement traduit la vérité aujourd'hui seulement. On sait que les apports estivaux dans les rivières sont réalisés par la fonte du manteau neigeux bien sûr, mais aussi par les orages » note M. Lagardelle. En revanche, la précocité des semis des mais représente un point positif dans la gestion de la ressource hydrique. En effet, « on peut espérer une conjonction entre les premiers besoins en eau d'irrigation et les seuls écoulements naturels de manière à préserver la ressource en stock ». C'est ce que l'on appelle la stratégie d'esquive. Une fois de plus, cet élément s'applique plus particulièrement à l'axe Adour. Autre élément positif, l'homogénéité des dates de semis, qui est de nature à optimiser les prélèvements d'eau.
Fabien Brèthes