Kiwi : un produit autorisé contre la bactérie PSA
Une autorisation de mise sur le marché (AMM) vient d'être accordée à une solution phytosanitaire biologique à base de Bacilius subtilis pour lutter contre la bactérie Pseudomonas syringae pv. Actinidiae (PSA).
Selon le collectif Sauvons les fruits et légumes, le kiwi français serait « sauvé de justesse d'une maladie émergente ». Comme nous l'indiquions dans précédent article, une bactérie (le Pseudomonas syringae pv. Actinidiae), fait des ravages dans la production française, notamment depuis 2010 dans les vergers du Sud-Ouest. Face à ce fléau, les autorités viennent d'autoriser les producteurs à utiliser une solution phytosanitaire biologique.
La bactérie provoque un « chancre » qui déclenche un dépérissement de l'arbre. Les dégàts apparaissent progressivement : en quelques années, des parcelles peuvent être ravagées à 100 %. Les professionnels considèrent qu'environ 6 % du verger français de kiwis sont aujourd'hui atteints, soit 250 hectares. Pour l'instant, moins de 10 hectares ont été coupés ou recepés.
Action préventive
Il y avait urgence. La profession et les pouvoirs publics cherchaient depuis longtemps à endiguer le phénomène. La DGAL avait mis en place un plan de surveillance. Dans le même temps, les organismes techniques (CTIFL) mobilisaient leurs réseaux d'expérimentation pour mettre en oeuvre un dispositif de prévention et de lutte. De manière habituelle, les arboriculteurs agissent en préventif dans les vergers contaminés. Ils pouvaient déjà utiliser une application à base de cuivre. Ils peuvent désormais la compléter avec une solution biologique à base de Bacillus subtilis, utilisée notamment pour la vigne (autorisation de mise sur le marché - AMM de 120 jours le 5 mai 2011).
Bactérie naturelle du sol
Cette bactérie naturelle du sol autorisée au niveau européen permet de lutter contre de nombreux pathogènes fongiques et bactériens. 4 500 hectares de vergers, 1.500 producteurs (dont 350 produisant sous signe officiel de qualité IGP-label rouge) et 100 millions d'euros de chiffre d'affaires par an étaient jusqu'à maintenant menacés par cette nouvelle maladie. D'autres mesures ont déjà été prises : éradication des arbres atteints pour éviter la transmission, désinfection des outils utilisés pour la taille des arbres et maîtrise de l'irrigation.
Le Sillon reviendra sur la lutte contre la bactérie PSA la semaine prochaine. Des professionnels de la filière kiwi de l'Adour donneront des recommandations pour éviter la propagation de la bactérie et la marche à suivre pour une utilisation optimale du produit Sérénade Max qui vient d'être autorisé. L'action de cette solution biologique sur PSA n'a en effet été expérimentée qu'en laboratoire. « Il est à espérer que les essais grandeur nature en vergers confirment ces résultats », souligne la profession.
La PSA La PSA est une bactérie spécifique au kiwi. « Elle ne touche pas les autres espèces et se révèle sans danger pour l'homme », insiste François Lafitte. En guise de symptômes, l'apparition de suintements, de couleur blanche puis brune, laisse place au pourrissement du bois. « Les arbres atteints ne produisent pas de fruit », précise Julien Pédelucq.
Face à un arbre, la bactérie se révèle opportuniste, c'est-à -dire qu'elle infecte des plantes déjà affaiblies. Si les premiers signes ont été observés à l'automne dans le bassin de l'Adour, des cas sporadiques avaient déjà été enregistrés par le passé dans d'autres contrées de production.
Face à un arbre, la bactérie se révèle opportuniste, c'est-à -dire qu'elle infecte des plantes déjà affaiblies. Si les premiers signes ont été observés à l'automne dans le bassin de l'Adour, des cas sporadiques avaient déjà été enregistrés par le passé dans d'autres contrées de production.