Kiwifruits : 30 ans de développement continu
C'est en octobre 1980 que Guy Poylecot et François Lafitte ont créé la marque de kiwis Oscar. Trois décennies plus tard, elle se classe parmi les leaders du marché français. Bilan d'anniversaire.
François Lafitte (à droite sur notre photo), président de la Scaap Kiwifruits de France, est à l'origine de la création de la marque Oscar, qui commercialise depuis 30 ans les fruits produits sur les bords de l'Adour. © Prim'Land
Les pays de l'Adour constituent le plus grand terroir kiwicole de France. Pourtant, il y a trente ans, rares étaient ceux qui croyaient en ce fruit venu d'Orient. À la fin des années 1960, Henri Pédelucq fait figure de pionnier quand il implante un verger au bord de l'Adour Un verger que François Lafitte visite en 1971. « Quand j'ai vu ces fruits, j'ai eu envie de construire mon projet professionnel là -dessus », raconte-t-il. Ce n'est qu'en 1979 qu'il plantera ses premiers arbres à Peyrehorade mais, immédiatement, il se rend compte que malgré la passion qu'il porte à sa production, le kiwi, venu des antipodes est encore inconnu en Hexagone et n'a pas d'acheteur.
Du GIE à la coopérative
« Avec Guy Poylecot, un cadre de Paribas qui avait lui-même planté un verger en 1976 dans sa ferme en Dordogne, nous avons réfléchi à la façon de nous organiser pour valoriser le produit. Nous avons créé un GIE (groupement d'intérêt économique) pour regrouper des producteurs, acquérir du matériel (chambre froide, calibreuse) et organiser les ventes. Pour cela, nous nous sommes dit que le meilleur moyen, c'était de créer une marque ». C'est ainsi que naît le kiwi Oscar en octobre 1980.
« Nous n'avions pas les moyens de nous payer un cabinet de marketing, alors pour le nom de la marque, nous avons choisi le nom du chien de M. Poylecot ! » Le logo de la marque est également décliné à l'effigie du toutou.
En 1980, le GIE collecte une centaine de tonnes de kiwis. Toute la production est expédiée en Allemagne qui est alors le seul pays européen à connaître le fruit. Mais dès l'année suivante, la marque Oscar participe activement à développer la notoriété du fruit en France. Les premiers outils de communication sont utilisés dans le cadre de dégustations en magasin.
Pour intéresser des producteurs à les rejoindre et continuer à s'équiper, le GIE est transformé en coopérative en 1982. La Scaap Kiwifruits de France voit ainsi le jour. Jusque dans les années 1990, la production augmente et les marchés progressent, notamment vers l'Espagne.
Mais à partir de 1992, une crise européenne se déclenche pour les producteurs de kiwis, du fait d'une surproduction. Les volumes italiens très importants déséquilibrent d'autant plus le marché que la lire italienne est dévaluée. Les prix chutent, de nombreux vergers sont arrachés. « Voyant l'impossibilité de valoriser le produit en France, nous avons décidé de vendre les produits très loin de chez nous, reprend François Lafitte. D'abord au Canada, puis à Singapour, à Hongkong et à Taiwan à partir de 1993-1994. À l'époque, 60 % de notre production partait à l'export pour échapper au marasme européen. Là -bas, le kiwi se vendait deux fois plus cher qu'en France. C'est ce qui nous a sauvés ».
Des efforts de prospection sont aussi menés vers les États-Unis et l'Amérique du sud. « Nous avions la volonté de nous développer par l'exportation qui constituait une bouée de sauvetage, une véritable bouffée d'oxygène. »
Cap sur la diversification
Aujourd'hui, le marché purgé de ses excès redevient rentable en Europe. Pour répondre à la demande, la coopérative soutient financièrement les agriculteurs dans la plantation de nouveaux vergers. Forte de 250 producteurs, Kiwifruits collecte aujourd'hui « 14 000 tonnes de kiwis, soit un quart de la production française » et est « toujours en phase de développement ». Désormais, c'est dans le créneau de la « diversification des produits » qu'elle se place en proposant de nouvelles variétés.
Cécile Agusti
Anniversaire
Quelque 300 personnes, clients, producteurs, fournisseurs et salariés de la Scaap Kiwifruits de France et de Prim'land, ont participé, vendredi dernier, au dîner spectacle qui leur a été offert à l'occasion des 30 ans de la marque Oscar. La soirée festive a aussi permis de visionner un film retraçant l'historique de la marque, tandis que le président François Lafitte a fait une présentation détaillée de la situation actuelle de l'entreprise. Plus tôt dans la journée, les responsables de la coopérative avaient emmené des clients australiens, chinois, taiwanais, espagnols et français dans les vergers à la veille de leur récolte leur permettant ainsi de voir les fruits sur les arbres, et pas seulement dans des colis comme ils en ont l'habitude !
Du GIE à la coopérative
« Avec Guy Poylecot, un cadre de Paribas qui avait lui-même planté un verger en 1976 dans sa ferme en Dordogne, nous avons réfléchi à la façon de nous organiser pour valoriser le produit. Nous avons créé un GIE (groupement d'intérêt économique) pour regrouper des producteurs, acquérir du matériel (chambre froide, calibreuse) et organiser les ventes. Pour cela, nous nous sommes dit que le meilleur moyen, c'était de créer une marque ». C'est ainsi que naît le kiwi Oscar en octobre 1980.
« Nous n'avions pas les moyens de nous payer un cabinet de marketing, alors pour le nom de la marque, nous avons choisi le nom du chien de M. Poylecot ! » Le logo de la marque est également décliné à l'effigie du toutou.
En 1980, le GIE collecte une centaine de tonnes de kiwis. Toute la production est expédiée en Allemagne qui est alors le seul pays européen à connaître le fruit. Mais dès l'année suivante, la marque Oscar participe activement à développer la notoriété du fruit en France. Les premiers outils de communication sont utilisés dans le cadre de dégustations en magasin.
Pour intéresser des producteurs à les rejoindre et continuer à s'équiper, le GIE est transformé en coopérative en 1982. La Scaap Kiwifruits de France voit ainsi le jour. Jusque dans les années 1990, la production augmente et les marchés progressent, notamment vers l'Espagne.
Mais à partir de 1992, une crise européenne se déclenche pour les producteurs de kiwis, du fait d'une surproduction. Les volumes italiens très importants déséquilibrent d'autant plus le marché que la lire italienne est dévaluée. Les prix chutent, de nombreux vergers sont arrachés. « Voyant l'impossibilité de valoriser le produit en France, nous avons décidé de vendre les produits très loin de chez nous, reprend François Lafitte. D'abord au Canada, puis à Singapour, à Hongkong et à Taiwan à partir de 1993-1994. À l'époque, 60 % de notre production partait à l'export pour échapper au marasme européen. Là -bas, le kiwi se vendait deux fois plus cher qu'en France. C'est ce qui nous a sauvés ».
Des efforts de prospection sont aussi menés vers les États-Unis et l'Amérique du sud. « Nous avions la volonté de nous développer par l'exportation qui constituait une bouée de sauvetage, une véritable bouffée d'oxygène. »
Cap sur la diversification
Aujourd'hui, le marché purgé de ses excès redevient rentable en Europe. Pour répondre à la demande, la coopérative soutient financièrement les agriculteurs dans la plantation de nouveaux vergers. Forte de 250 producteurs, Kiwifruits collecte aujourd'hui « 14 000 tonnes de kiwis, soit un quart de la production française » et est « toujours en phase de développement ». Désormais, c'est dans le créneau de la « diversification des produits » qu'elle se place en proposant de nouvelles variétés.
Cécile Agusti
Anniversaire
Quelque 300 personnes, clients, producteurs, fournisseurs et salariés de la Scaap Kiwifruits de France et de Prim'land, ont participé, vendredi dernier, au dîner spectacle qui leur a été offert à l'occasion des 30 ans de la marque Oscar. La soirée festive a aussi permis de visionner un film retraçant l'historique de la marque, tandis que le président François Lafitte a fait une présentation détaillée de la situation actuelle de l'entreprise. Plus tôt dans la journée, les responsables de la coopérative avaient emmené des clients australiens, chinois, taiwanais, espagnols et français dans les vergers à la veille de leur récolte leur permettant ainsi de voir les fruits sur les arbres, et pas seulement dans des colis comme ils en ont l'habitude !