La belle dynamique des installations dans les Pyrénées-Atlantiques
Le comité d’orientation installation transmission dévoile les bons chiffres de l’année 2021.
L’embellie évoquée lors du forum à l’installation des Jeunes Agriculteurs a été nettement confirmée à l’occasion du COTI (comité d’orientation transmission installation) de ce début du mois de février. Depuis deux ans, le volet installations est en forte hausse, puisqu’en 2021 on dénombre 167 installations aidées soit une augmentation de 33% par rapport à 2019 !
«Tous les chiffres sont en forte progression, précise Iban Pebet, le président du COTI, à commencer par l’activité PAIT (point accueil installation transmission) qui a progressé de 42% en deux ans. En 2021, nous avons ainsi réalisé 438 entretiens.» Et bonne nouvelle, les prévisions font apparaître que la tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. Pour preuve que l’agriculture attire de plus en plus, on note que 28% des installations aidées se font hors du cadre familial, là encore un chiffre à la hausse : ils étaient 21% en 2020. Pas de doute, l’agriculture dans les Pyrénées-Atlantiques a le vent en poupe.
Autre satisfaction affichée par les membres du COTI, les dossiers présentés par les candidats sont, pour l’essentiel, des projets réfléchis et structurés : «Pour établir un dossier DJA, il faut avoir un projet avec une visibilité sur 5 ans et nos jeunes ont bien la tête sur les épaules», reprend Iban Pebet. Autre tendance très marquante — observée depuis quelques années déjà —, deux tiers des jeunes s’installent en montagne et la moitié en ovins lait.
Une conséquence
Outre le PAIT, le RDI (répertoire installation transmission) de la chambre d’agriculture est également fortement sollicité. Au 31 décembre dernier, quarante exploitations y étaient inscrites, dont un tiers en ovins lait. Il s’agit d’agriculteurs arrivant en fin de carrière et disposés à céder leur exploitation à un repreneur en dehors du cadre familial ou d’agriculteurs en recherche d’un nouvel associé sur leur exploitation.
Parmi ces cédants, quinze ont engagé un stage parrainage avec un jeune repreneur identifié. Cette phase de test, qui constitue une période d’essai, permettra de sécuriser le projet de transmission-reprise. Côté repreneurs, 153 candidats sont en recherche d’exploitation dont 93 nouveaux inscrits en 2021, 70% envisageant une installation à dominante élevage et 25% en maraîchage.
L’importance de ce nombre d’installations de jeunes agriculteurs a une conséquence majeure sur l’économie locale. Pour preuve, chaque dossier prévoit en moyenne 246.000 € d’investissements. Sur les quatre années à venir, cela représentera au total 41 millions d’euros d’investissements, avec toutes les retombées directes et indirectes que cela entraîne.
Cette dotation va passer sous le pilotage de la Région Nouvelle-Aquitaine dès 2023. Est-ce que cela signifie que cette embellie est appelée à se restreindre dans les années à venir ? Ce n’est, en tout cas, pas du tout l’intention des responsables professionnels du département : «La chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques et le réseau des Jeunes Agriculteurs se sont battus pour maintenir un niveau d’enveloppe cohérent et nécessaire pour la bonne dynamique non seulement de la profession, mais aussi de l’économie locale. Et nous allons continuer le travail en ce sens dans les années à venir», conclut Iban Pebet.
Fabrice Borowczyk