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La culture de la silphie revient au goût du jour

Oubliée en France depuis de nombreuses décennies, la silphie est une culture pérenne qui ne passe pas inaperçue puisqu’elle peut atteindre une hauteur de 3,5 mètres. Elle est souvent valorisée pour la méthanisation, mais son intérêt pour l’alimentation animale n’est pas négligeable.

file-Si elle peut être semée seule, la silphie est couramment mise en place en association avec un maïs afin de tirer profit de la culture de couverture et de réaliser une récolte de maïs la première année.
Si elle peut être semée seule, la silphie est couramment mise en place en association avec un maïs afin de tirer profit de la culture de couverture et de réaliser une récolte de maïs la première année.

Cette plante vivace originaire d'Amérique du nord était cultivée en France jusque dans les années 1960-1970. Puis elle a été progressivement délaissée au profit d'autres cultures. Aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène à la faveur du développement de la méthanisation, mais ses intérêts se sont accrus au fil de ses mises en place. «Au départ, nous avons effectivement été surtout sollicités par des agriculteurs qui voulaient faire une valorisation énergétique», explique Amédée Perrein qui a fondé la structure Siplhie France. Cette société développe et fourni la variété Abica Perfo depuis fin 2018 sur tout le territoire français, de la commande à la livraison en passant par le suivi technique de cette culture

«Au regard de la qualité alimentaire et de la possibilité de faire deux récoltes par an, il y a un intérêt croissant pour l’alimentation animale». Les qualités visuelles et mellifères de la silphie constituent des arguments supplémentaires en sa faveur. «Des agriculteurs l’implantent dans des zones de non-traitement ou en guise de haies» confirme le responsable.

Peu ou pas de traitement

D’un point de vue technique, ses capacités à résister à des températures élevées, ainsi qu’au déficit hydrique comme à une pluviométrie excessive, en font une solution intéressante dans certains contextes difficiles. «Il y a également un engouement important pour les bassins-versants ou les zones de captages, car si un désherbage peut être intéressant au semis, voire au premier automne, il n’y a, ensuite, plus aucun traitement à réaliser en raison de la couverture de la plante et de son système racinaire…».

Près de 12.000 hectares de silphie sont actuellement implantés en Allemagne, essentiellement pour alimenter les unités de méthanisation. Dans l’Hexagone, Silphie France revendique l’implantation de plus de 3.000 hectares ces trois dernières années. «Jusqu’à il y a peu, nous n’avions été que peu sollicités dans le Sud-Ouest, indique Amédée Perrein. Mais aujourd’hui, il y a des surfaces qui sont mises en place dans le Tarn, le Gers ou encore en Haute-Vienne».

«La plante se sème en ce moment, explique Amédée Perrein. Lorsqu’il s’agit de surfaces importantes, on préconise de la semer avec du maïs en interrang en demi-dose environ (60.000 grains par hectare). Cela permet d’avoir une récolte de maïs et donc une rentrée d’argent dès la première année, sachant que la première récolte de silphie n’interviendra qu’en août de la deuxième année».

Silphie France annonce une durée d’implantation de culture pour quinze ans et plus. «C’est un minimum. Nous annonçons ce chiffre car certaines parcelles entrent dans leur seizième année en Allemagne, explique le responsable. Dans les faits, certaines cultures en jardins botaniques atteignent les 80 ans. La durée de vie peut donc être beaucoup plus longue…».

F. Brèthes

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