La fête du fromage de Laruns a attiré les foules
De l’avenue de la gare à la place de l’église de Laruns de dimanche 3 octobre, ils étaient des milliers à venir fêter le retour des bergers et des fromages d’estive, une affluence au-delà des espérances. Beaucoup de Béarnais, mais aussi nos voisins d’Aragon ou du grand Sud-Ouest, des Landes à l’Aveyron en passant par les Charentes, sans oublier les cantalous de Saint-Bonnet-de-Salers invités à venir présenter leurs produits (Salers et Cantal).
De l’avenue de la gare à la place de l’église de Laruns de dimanche 3 octobre, ils étaient des milliers à venir fêter le retour des bergers et des fromages d’estive, une affluence au-delà des espérances. Beaucoup de Béarnais, mais aussi nos voisins d’Aragon ou du grand Sud-Ouest, des Landes à l’Aveyron en passant par les Charentes, sans oublier les cantalous de Saint-Bonnet-de-Salers invités à venir présenter leurs produits (Salers et Cantal).
Cette affluence avait de quoi donner du baume au cœur des bénévoles de l’association Hera deu Hromatge, regroupant les producteurs fermiers, les Jeunes Agriculteurs, la calendreta aussalesa, l’Olympique ossalois rugby et l’office du tourisme. Les pluies froides du milieu de la semaine passée avaient précipité le retour des troupeaux de la montagne, et toute la vallée avait résonné ces derniers soirs des concerts de sonnailles le long des routes.
Dès la première heure du dimanche matin, tous les lots de fromages de montagne sont rassemblés sous la halle pour le concours, comme cela se faisait déjà au XVIIIe siècle. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus quelques commerçants qui viennent acheter des fromages, mais des milliers d’amateurs. «Un produit d’excellence, proposé au même prix qu’en 2019 (19 €/kg), avec la volonté des producteurs fermiers de faire oublier l’inflation et la baisse de pouvoir d’achat. Un millésime incontestablement de qualité, compte tenu des conditions climatiques estivales, avec des volumes certes en retrait, la conséquence d’une production d’herbe limitée par le manque d’eau», confie Christophe Guédot, le président de la Hera deu Hromatge.
Un climat capricieux
Si l’heure n’était pas à la plainte, les raisons n’en n’auraient pas manqué, tant la Vallée d’Ossau a été malmenée au cours de l’année écoulée. Les inondations dévastatrices du mois de décembre sont encore bien présentes dans les esprits. Et bien sûr un été particulièrement sec, tandis que les quelques orages estivaux mettaient un point d’honneur à contourner la vallée, par l’est ou par l’ouest.
Une neige partie trop tôt et trop vite au printemps. Le gave d’Ossau a enregistré ses plus bas niveaux, contraignant les hydro-électriciens à lâcher l’eau des réservoirs d’altitude pour assurer les débits d’étiage nécessaires aux besoins de captage en aval.
Mais les bergers ont surtout dû composer avec les loups hybrides, les sangliers et les ours. Si la prédation par les ours reste limitée (vers le massif de Sesque en septembre), elle génère des besoins de gardes permanents sur certains secteurs de la haute vallée.
Le canidé (ou plusieurs) a définitivement conquis le secteur oriental de la vallée, du Jaout aux ports d’Aste-Béon et à l’Aubisque, avec son cortège de prédations et de besoins de surveillance permanente. Avec les attaques de cet été sur le secteur de Hautacam, il faut considérer que le loup est en train de s’implanter durablement dans les Pyrénées occidentales.
Enfin, et bien au-delà de l’Ossau, la prolifération des sangliers entraîne la destruction des pelouses de montagne, sans véritable solution avec la proximité des zones protégées non chassables. Des sangliers de moins en moins farouches, s’approchant au plus près des parcs de brebis et des cabanes, en alertant inutilement des bergers sur un qui-vive permanent.
Une réalité difficile à oublier et préoccupante, Christophe Guédot ne s’en cache pas.
À l’heure des premiers bilans de la fête, le dynamique président de l’association préfère exprimer sa satisfaction et la réussite de cet évènement, attentif à faire perdurer ses valeurs d’authenticité, la culture locale et la défense de la langue béarnaise, attentif aussi à entretenir un véritable lien social entre les communautés pastorales et une société civile exigeante.
Jean-Marc Arranz
Le palmarès des concours de Laruns
1. Stéphane Chétrit (Uzein)
2. Florent Clos-Clot (Louvie Juzon)
3. GAEC Las Coudure (Maxime Angla-Gré, Béost)
1. Laurent Loustau (Aste-Béon)
2. GAEC Souverbie (Aste Béon)
3. Rémi Loustau (Aste Béon)
Or : Pierre Craveiro (Bielle)
Argent : Isabelle Vacosait (Bilhères-en-Ossau)
Bronze : Ferme Guédot (Rébénacq)
Or : Ferme Guédot (Rébénacq)
Argent : GAEC Peyrole (Bruno Baylocq, Laruns)
Bronze : GAEC du Saucet (Loïc Darbary, Gère Bélesten)