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La filière du kiwi de l’Adour à la relance

Portée par des innovations et un contexte commercial favorable, la filière Kiwis de l’Adour, qui présente une dynamique de développement très positive, souhaite se développer et attirer de nouveaux producteurs.

file-Les responsables et acteurs de la filière Kiwis de l’Adour, ont accueilli le préfet, Frédéric Périssat, et les élus du territoire dans les vergers, lors d’une rencontre organisée en collaboration avec la chambre d’agriculture et l’association Qualité Land
Les responsables et acteurs de la filière Kiwis de l’Adour, ont accueilli le préfet, Frédéric Périssat, et les élus du territoire dans les vergers, lors d’une rencontre organisée en collaboration avec la chambre d’agriculture et l’association Qualité Land

Depuis quelques années, des vergers de kiwis d’un nouveau genre font leur apparition dans le bassin de production du Sud-Ouest. Des filets, des films plastiques parfois, illustrent la modernisation de cette production installée depuis quatre décennies dans les Landes.

Mardi 14 novembre, les responsables et acteurs de la filière, réunis au sein de l’ODG (organisme de défense et de gestion) kiwis de l’Adour, ont profité d’une rencontre organisée avec le préfet, Frédéric Périssat, et les élus du territoire pour redire à quel point cette production est synonyme d’un avenir prometteur à leurs yeux. Dynamisée par un contexte commercial favorable, elle ouvre les bras à de nouveaux producteurs.

La bactérie PSA prise à contre-pied

Pour l’heure, la dynamique de développement est loin de couvrir les besoins. Pourtant, la production ne manque pas d’arguments pour attirer les candidats. Structurée autour d’opérateurs historiques, elle laisse envisager des rémunérations attractives. «On observe actuellement un certain attentisme. C’est très certainement lié à la problématique sanitaire que nous avons traversée», souligne Jean-Marc Poigt, le président de l’ODG.

En effet, l’émergence de la bactérie PSA, au début des années 2010, a laissé la filière groggy quelque temps. Mais, celle-ci est aujourd’hui parvenue à prendre le problème sanitaire à contre-pied. Les plantes et les espèces les plus touchées ont été éliminées et l’agent pathogène est désormais bien maîtrisé grâce à des protocoles de traitement rigoureux, à base de cuivre notamment. Surtout, les modernisations apportées aux vergers permettent de contenir très fortement ce trouble sanitaire.

Diversification des variétés

Si le kiwi Hayward reste la variété traditionnelle dans le bassin de l’Adour, les opérateurs commerciaux, tels que la coopérative Scaap kiwi fruit de France et les entreprises Sikig et Héliande, ont développé une diversification. Ainsi, les mini-kiwis Nergi® proposés par la Scaap sont désormais une réalité et connaissent des débuts commerciaux en fanfare.

«Avec des rendements élevés et une très belle réponse de la part des consommateurs, cette option présente des perspectives de résultats économiques très intéressantes pour les producteurs», fait observer le président de la coopérative, François Lafitte.
Les variétés de kiwis jaunes, pourtant décimées par la bactérie PSA, connaissent, aussi, une renaissance, grâce à des variétés nouvelles à l’image de la Gold3® diffusée par la Sikig et de l’Oscar®Gold de la Scaap.

Investissements techniques et financiers

Sur le plan technique, la meilleure protection des vergers a, donc, montré ses vertus vis-à-vis de la maîtrise sanitaire. Les expériences ont mis en évidence que l’exposition au vent et à la pluie joue un rôle majeur dans l’apparition de dégâts de la bactérie PSA.
Mais la mise en place de filets pare-grêle et brise-vent ou bien de systèmes de couvertures plastiques anti-pluie présente bien d’autres intérêts. «Dans les vergers protégés, nos producteurs n’ont eu à réaliser aucun traitement de cuivre cette année, confirme Julien Pédelucq, P.-D.G. de la Sikig. Mais ce type d’installation permet, plus généralement, une meilleure gestion technique de la culture».

Reste que les vergers équipés de systèmes de protection et d’irrigation représentent des investissements importants (de 50.000 à 90.000 euros par hectare selon les solutions, contre 30.000 à 35.000 €/ha pour un verger non protégé).
D’où la demande, portée par la filière auprès des pouvoirs publics, pour un accompagnement encore plus étroit des projets de développement. «Des pays comme l’Italie ou la Grèce ont très fortement subventionné leurs filières au point d’être, aujourd’hui, largement devant nous en matière de production», rappelle Julien Pédelucq.

Installer des jeunes

Pour accompagner la relance de la production du kiwi, les responsables professionnels se sont également attelés à d’autres chantiers. Sur le volet foncier, un fermage spécifique aux terres à vocation kiwicole a été imaginé en 2016. Cet outil doit permettre de lever les écueils soulevés par des propriétaires ou des bailleurs. L’objectif a été d’établir une fourchette de fermage élevée pour des terres nues (jusqu’à 1.000 € l’hectare), susceptible d’intéresser les propriétaires. En contrepartie, le fermier bénéficie d’une indemnité relative à ses investissements en cas de clôture du bail.

Dans le registre de la formation, un module court spécifique dédié aux producteurs et salariés vient de voir le jour en partenariat avec le CFPPA de Dax-Œyreluy. Une première session va se tenir en janvier. De plus, un travail important a été mené ces derniers mois au niveau de l’accueil de la main-d’œuvre saisonnière.
«Aujourd’hui, on doit pouvoir profiter de cette relance globale pour installer des jeunes», résume Jean-Marc Benquet, producteur et membre de la chambre d’agriculture.

F. Brethes

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