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Le chêne-liège, allié du pin maritime

L'association Le Liège gascon veut relancer l'exploitation du liège en Marensin, dans la forêt des Landes de Gascogne, et compte sur les sylviculteurs pour développer la ressource.

file-Facteur de biodiversité et d'équilibre dans la forêt landaise, le chêne-liège landais tente de refaire surface malgré les dures réalités économiques.
Facteur de biodiversité et d'équilibre dans la forêt landaise, le chêne-liège landais tente de refaire surface malgré les dures réalités économiques.
Les gestes sont sûrs et précis. Depuis sept ans, trois employés de la Cafsa (Coopérative agricole et forestière sud Atlantique) reviennent chaque été dans le massif du Marensin pour récolter du liège. À coups de haches catalanes et portugaises, Romain, Amidou et Benjamin écorcent les arbres disséminés au milieu de plantations de pins. Cette année, leur mission a débuté le 16 juillet et se poursuivra jusqu'au 31. Dix jours de récolte au cours desquels ils espèrent ramasser quelque huit tonnes de liège, sur différentes parcelles à  Soustons, Seignosse et Moliets. Aujourd'hui, l'association Le Liège gascon, qui prend à  sa charge les frais de récolte et son organisation, n'a plus de mal à  trouver des propriétaires qui acceptent de faire exploiter leurs chênes-lièges, alors même que l'opération n'a aucun intérêt économique (le liège est payé quelques centimes d'euros le kilo). «Mais au début, on a ramé un peu», se souvient Jean-Charles Lassalle, gérant d'Aliècor (Castets), membre du Liège gascon. Les industriels travaillent pour demain L'association a été créée en 2005, suite à  la volonté d'industriels du liège de retrouver un approvisionnement local. Un projet à  très long terme puisque, l'exploitation des arbres ayant été abandonnée il y a une cinquantaine d'années, ils produisent désormais un liège de mauvaise qualité, et qu'il faudra attendre la prochaine récolte, dans une douzaine d'années, pour obtenir un liège valorisable. Mais les industriels «travaillent pour demain». Enthousiastes et sûrs d'eux, ils ont cependant vite été confrontés aux dures réalités économiques. «Au départ, quand nous sommes allés solliciter l'appui des politiques, tout ce qu'ils voulaient savoir c'est combien cela allait créer d'emplois Nous ne raisonnions pas dans les mêmes termes». Mais à  force de pédagogie, Le Liège Gascon a réussi à  convaincre du bien-fondé de son action. L'association est aujourd'hui fortement soutenue par le Pays Adour Landes Océanes. Quant aux sylviculteurs, ils ont compris que si l'intérêt économique n'était pas au rendez-vous, le chêne-liège pouvait représenter un véritable allié. Réduire les attaques d'insectes Il a un effet bénéfique sur les parasites du pin maritime. Il permet ainsi de réduire les attaques d'insectes (pyrale du tronc, chenille processionnaire, scolytes) et de ralentir la progression des maladies racinaires (armillaire et fomès). Il représente aussi une alternative sur les terrains improductifs, comme les pentes non mécanisables ou les zones infestées par des champignons racinaires. Enfin, facteur de biodiversité, il constitue un gage de gestion durable. Si dans un premier temps, l'objectif de l'association était de faire comprendre aux sylviculteurs la nécessité de conserver les chênes-lièges lors des coupes rases, il est aujourd'hui de les inciter à  en planter en îlots ou en lisière des peuplements de pins, pour faciliter les futures récoltes. Cécile Agusti Où sont les bouchons?En octobre dernier, l'association Le Liège Gascon a façonné ses premiers bouchons en liège landais (lire Le Sillon n°2434). Quelque 3000 pièces étaient sorties des chaînes de fabrication. Pour en tester la qualité et les spécificités, l'association souhaitait les donner à  un vignoble qui aurait bouché ses bouteilles avec et permis leur suivi dans le temps. Pour des raisons de communication, l'association aurait aimé qu'un grand cru joue le jeu. Mais neuf mois plus tard, les candidats ne se bousculent pas au portillon L'association a donc décidé de changer son fusil d'épaule et de chercher des vignobles peut-être moins prestigieux, mais néanmoins de bonne qualité, pour réaliser l'opération. Des contacts ont déjà  été noués avec de jeunes viticulteurs du Bordelais.
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