Le cigare "Navarre" renaît de ses cendres
Il s'en est fallu de peu pour que le Comptoir du tabac, et donc le cigare béarnais, passe à la trappe. Thierry Frontère a décidé de relancer la production.
Thierry Frontère a l'ambition de constituer à Navarrenx un pôle économico-touristique autour du cigare. Après un an de fermeture, le comptoir du tabac retrouve son activité. © Ph. D / Le Sillon
C'est désormais chose certaine, le Navarre, le cigare 100 % béarnais, va de nouveau être roulé à Navarrenx. « C'est tout simplement miraculeux et nous avons eu très peur », lançait Jacques Pédehontaà , conseiller général du canton, lors de l'annonce officielle. Depuis un an, l'ancienne caserne abritant le Comptoir du tabac de la bastide fortifiée, qui, selon la légende, accueillit le mousquetaire Porthos, était en sommeil suite à un dépôt de bilan. « À 15 jours près, les stocks étaient condamnés à être brûlés par les services des douanes », ajoutait l'élu béarnais.
À l'origine de cette reprise inespérée, un homme, Thierry Frontère dont l'ambition est de constituer un pôle économico-touristique autour du cigare. Mais qui est cet entrepreneur providentiel ? « Je suis Béarnais de souche et, dans les années soixante je suis parti pour Paris. D'abord commercial, et ce durant 10 ans, j'ai ensuite monté une boîte de formation, avant de devenir patron d'un groupe de presse (dix titres) comprenant une centaine de personnes et de créer un BTS force de vente ».
Après avoir vendu sa société, il revient définitivement sur ses terres natales, plus exactement à Oraà s où il élabore, de toutes pièces, un vignoble, le domaine de Bys sur 5 hectares, avec pour objectif, atteint depuis, de faire un excellent cru en AOC.
Rencontres décisives Un repas avec Jacques Pédehontaà , une rencontre avec Christophe Congue, producteur à Moumour et fournisseur unique du Comptoir (9 hectares dont 1,5 dédié au cigare), il n'en fallait pas moins pour remettre les rouleuses cubaines en activité. « Le problème majeur, commente Thierry Frontère, est que, durant 5 ans, les ventes du Navarre correspondaient à autant de pertes que de chiffre d'affaires et ce toutes taxes comprises. Cette situation est mauvaise lorsque l'on fait du cigare ». Après un an de fermeture, il a donc fallu appeler le liquidateur, les douanes pour récupérer les agréments (obtenus en 8 jours) et s'occuper du bàtiment qui appartenait à un crédit bailleur. Là où Thierry Fontère entend agir, c'est sur le marketing. « Mon prédécesseur tablait sur une production de 200.000 cigares. Seulement 40.000 ont été vendus. Il souhaitait faire du Hermès mais il n'y avait aucune pression commerciale ». D'où un échec conduisant le Comptoir vers une disparition annoncée. « Ce que nous souhaitons, désormais c'est de la qualité et de la productivité. Ce n'est pas nous qui distribuons car nous nous appuyons sur des réseaux existants dont Altadis (anciennement SEITA) ». Au final, 1.000 points de vente peuvent distribuer le Navarre sous ses diverses déclinaisons (Robusto, double Corona ou Short). « Nous pensons aller jusqu'à 700 dans un premier temps. Les rouleuses cubaines, quant à elles, produisent 50 % de plus qu'avant, gagnent le Smic, mais bénéficient de primes au-delà de la quantité fixée demandée. Il nous faut impérativement un chiffre d'affaires de 1 million d'euros et tout cela est possible car la France est le seul pays européen à produire son propre tabac et à fabriquer ses cigares ».
Acquérir une licence IV, créer un musée et un parcours du cigare de même qu'un club privé, destiné aux amateurs, avec dégustation de produits du terroir sont autant de projets qui devraient tirer le Navarre vers le haut, vers l'excellence, redonner ses lettres de noblesse au cigare de Navarrenx.
Philippe Delvallée Qualité exemplaireCe qui fait l'avantage du Navarre c'est son goût linéaire, contrairement au cigare cubain. En ce sens son potentiel à l'export (Allemagne, Italie, Pays baltes) est important, Thierry Frontère ayant racheté non seulement la marque mais le stock. « Nous disposons de cigares datant de 2007 ce qui est idéal pour notre reconnaissance ».
Pour le reste, c'est au goût de chacun. Les shorts (10,5 cm) sont les plus petits et il faut, en moyenne, 40 minutes pour les fumer.
La « Rolls » de l'aficionado reste le Corona et sa taille imposante de 23 cm. À l'unité, on peut trouver un cigare inimitable, à Navarrenx, au prix de 8 euros. Pour les inconditionnels, il est possible d'acquérir des boîtes de 25 doubles Corona pour la coquette somme de 472,50 euros.
À l'origine de cette reprise inespérée, un homme, Thierry Frontère dont l'ambition est de constituer un pôle économico-touristique autour du cigare. Mais qui est cet entrepreneur providentiel ? « Je suis Béarnais de souche et, dans les années soixante je suis parti pour Paris. D'abord commercial, et ce durant 10 ans, j'ai ensuite monté une boîte de formation, avant de devenir patron d'un groupe de presse (dix titres) comprenant une centaine de personnes et de créer un BTS force de vente ».
Après avoir vendu sa société, il revient définitivement sur ses terres natales, plus exactement à Oraà s où il élabore, de toutes pièces, un vignoble, le domaine de Bys sur 5 hectares, avec pour objectif, atteint depuis, de faire un excellent cru en AOC.
Rencontres décisives Un repas avec Jacques Pédehontaà , une rencontre avec Christophe Congue, producteur à Moumour et fournisseur unique du Comptoir (9 hectares dont 1,5 dédié au cigare), il n'en fallait pas moins pour remettre les rouleuses cubaines en activité. « Le problème majeur, commente Thierry Frontère, est que, durant 5 ans, les ventes du Navarre correspondaient à autant de pertes que de chiffre d'affaires et ce toutes taxes comprises. Cette situation est mauvaise lorsque l'on fait du cigare ». Après un an de fermeture, il a donc fallu appeler le liquidateur, les douanes pour récupérer les agréments (obtenus en 8 jours) et s'occuper du bàtiment qui appartenait à un crédit bailleur. Là où Thierry Fontère entend agir, c'est sur le marketing. « Mon prédécesseur tablait sur une production de 200.000 cigares. Seulement 40.000 ont été vendus. Il souhaitait faire du Hermès mais il n'y avait aucune pression commerciale ». D'où un échec conduisant le Comptoir vers une disparition annoncée. « Ce que nous souhaitons, désormais c'est de la qualité et de la productivité. Ce n'est pas nous qui distribuons car nous nous appuyons sur des réseaux existants dont Altadis (anciennement SEITA) ». Au final, 1.000 points de vente peuvent distribuer le Navarre sous ses diverses déclinaisons (Robusto, double Corona ou Short). « Nous pensons aller jusqu'à 700 dans un premier temps. Les rouleuses cubaines, quant à elles, produisent 50 % de plus qu'avant, gagnent le Smic, mais bénéficient de primes au-delà de la quantité fixée demandée. Il nous faut impérativement un chiffre d'affaires de 1 million d'euros et tout cela est possible car la France est le seul pays européen à produire son propre tabac et à fabriquer ses cigares ».
Acquérir une licence IV, créer un musée et un parcours du cigare de même qu'un club privé, destiné aux amateurs, avec dégustation de produits du terroir sont autant de projets qui devraient tirer le Navarre vers le haut, vers l'excellence, redonner ses lettres de noblesse au cigare de Navarrenx.
Philippe Delvallée Qualité exemplaireCe qui fait l'avantage du Navarre c'est son goût linéaire, contrairement au cigare cubain. En ce sens son potentiel à l'export (Allemagne, Italie, Pays baltes) est important, Thierry Frontère ayant racheté non seulement la marque mais le stock. « Nous disposons de cigares datant de 2007 ce qui est idéal pour notre reconnaissance ».
Pour le reste, c'est au goût de chacun. Les shorts (10,5 cm) sont les plus petits et il faut, en moyenne, 40 minutes pour les fumer.
La « Rolls » de l'aficionado reste le Corona et sa taille imposante de 23 cm. À l'unité, on peut trouver un cigare inimitable, à Navarrenx, au prix de 8 euros. Pour les inconditionnels, il est possible d'acquérir des boîtes de 25 doubles Corona pour la coquette somme de 472,50 euros.