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Le kiwi du bassin de l’Adour séduit massivement les ménages français

Le fruit ovale suscite un fort engouement de la part des consommateurs. Adeline Gachein, directrice de l’interprofession du kiwi, revient sur le phénomène.

file-Déjà nombreux à le plébisciter depuis longtemps, les Français consomment de plus en plus de kiwis chaque année. Quoi qu’il en coûte !
Déjà nombreux à le plébisciter depuis longtemps, les Français consomment de plus en plus de kiwis chaque année. Quoi qu’il en coûte !
 

Au sommaire de notre dossier Kiwi de l'Adour

Coloré, goûtu, riche sur le plan nutritionnel… Les atouts du petit fruit ovale sont sans équivoque. Ces dernières années, ses ventes n’ont cessé de progresser. Malheureusement, en 2021, les récoltes sont apparues très basses. Sur le bassin de l’Adour, «nous sommes globalement à moins 10% de production. Sur la moyenne nationale, on table plutôt autour des 20% de baisse», déplore la directrice du bureau interprofessionnel du kiwi (BIK) installé à Toulouse.

Les épisodes de gel printanier observés en avril 2021 sur l’ensemble de l’Hexagone ont été préjudiciables sur les vergers aquitains et constituent les causes principales de cette dégringolade. «Les dispositifs antigel n’ont pas été suffisants», souffle-t-elle… Sur le plan national, le bilan est identique voire pire, la filière kiwicole française enregistrant alors sa plus faible récolte historique. «L’an dernier, on était à 52.000 tonnes de kiwis ramassés dans toute la France», rappelle la spécialiste.

Face à cette situation, mécaniquement, les prix sont en hausse. «On est sur une nette croissance des tarifs, observe-t-elle. Cela vient principalement du fait qu’il y a moins de produits sur le marché et qu’il faut absorber la baisse de 20% de rendement en moins». Mais un autre élément explique cette envolée : l’entrée en vigueur de la loi AGEC qui «va induire des surcoûts notamment de packaging assez importants», concède Adeline Gachein.

En effet, le texte interdit, notamment, le suremballage plastique des fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme. Cette mesure conduit à l’interdiction des barquettes plastiques en unité de vente pour les consommateurs

«Quoi qu’il en coûte»

Cette hausse des prix ne semble pas rebuter les Français. Bien au contraire. La demande apparaît aujourd’hui exceptionnellement élevée. «On observe depuis ces dernières années un vrai engouement.» Parmi les tendances relevées suite à des sondages réalisés en amont, les consommateurs du petit fruit ovale l’achètent de plus en plus en quantité importante. «C’est vraiment un phénomène que l’on observe. Le panier des consommateurs en kiwis ne cesse d’augmenter.»

D’ailleurs, à ce niveau, la filière est l’une des rares à pouvoir se targuer de cela. «On fait partie des rares fruits qui sont en croissance à la fois en recrutement d’acheteurs et à la fois en volumes d’achat, explique la directrice du BIK. L’année dernière, avec le confinement et le phénomène «cuisiner maison», on observait globalement une embellie pour toute la filière fruits et légumes.» Mais en 2021, les chiffres étaient rentrés un peu en récession, à l’exception de quelques rares fruits comme le kiwi…

Pour Adeline Gachein, l’attrait de ce fleuron de l’Adour n’est plus à prouver. «Il y a le côté santé, qui est reconnu depuis longtemps pour sa richesse en vitamines d’abord. Mais il y a aussi son côté pratique, un autre aspect bien connu : on peut le stocker, l’emmener assez facilement pour sa pause déjeuner.»

Les nouvelles tendances culinaires participent également à accroître sa notoriété. «Il est très facile à placer. On le voit bien avec les nouveaux modes de consommations (poke ball, le salé sucré…). Dans tous ces plats, le kiwi se glisse très bien. La couleur de sa chair intéresse aussi tous ceux qui le cuisinent. C’est un fruit très graphique et moderne qui suscite beaucoup d’intérêt par les pâtissiers et les grands chefs», conclut-elle. La situation apparaît résolument juteuse et fructueuse pour la filière…

B. Ducasse

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