Les acheteurs de foncier s’intéressent toujours plus aux parcelles forestières
En 2017, le marché du foncier forestier a bénéficié d’un intérêt croissant. Le nombre de transactions et les surfaces de parcelles forestières vendues s’accroissent, tandis que les tarifs restent stables. La FNSafer constate une stabilité du prix des forêts en 2017, à 4.110 €/ha.
Le 24 mai, lors d’une conférence à Paris, Loïc Jégouzo, ingénieur d’études à la FNSafer, souligne que pour la deuxième année consécutive, les surfaces échangées sur le marché du foncier forestier sont en forte progression. «En deux ans, 20.000 hectares supplémentaires ont été mis en vente». Au total, 2017 compte 18.470 transactions, qui concernent 139.000 hectares, soit 10.900 de plus que l’an passé, et comptabilisent près de 1,5 milliard d’euros.
Les tarifs évoqués par la FNSafer sont disparates selon les classes de surfaces concernées. Pour les forêts de 1 à 10 hectares, après un bond de 60% entre 2008 et 2016, l’année 2017 est marquée par une baisse de 2%. À 3.890 €/ha, le prix est 6% au-dessous de la moyenne nationale. À l’inverse, les surfaces de 10 à 25 hectares voient leurs chiffres reculer depuis 2011, mais enregistrent en 2017 un gain de 4%. Leur tarif est le plus éloigné de la moyenne nationale : 12% en deçà, avec 3.630 €/ha.Concernant les forêts de plus de 25 hectares, le cours poursuit son redressement, de 2% en 2017, pour atteindre 4.460 €/ha. «C’est donc ce prix-là qui tire la moyenne nationale au-dessus du seuil de 4.000 €/ha»,ajoute Loïc Jégouzo.
Forte dichotomie du marché
«Quelque 88% des transactions concernent les forêts de 1 à 10 hectares, qui ne représentent pourtant que 35% des surfaces, assure-t-il. Les parcelles de plus de 100 hectares représentent moins de 1% des transactions». Les ventes de forêts de plus de 100 hectares sont limitées, avec 150 transactions pour 32.500 hectares. Elles sont néanmoins en hausse pour la deuxième année consécutive, grâce à 6.400 hectares et 20 transactions supplémentaires, comprenant toutes du bâti. Pour les parcelles dénuées de constructions, les données sont stables depuis 2014, avec 80 transactions par an, et des surfaces en légère hausse en 2017. «C’est un marché qui reste très étroit», ajoute Loïc Jégouzo, soulignant le déséquilibre entre l’offre et la demande.
La demande en parcelle de 1 à 10 hectares est dopée par les locaux en quête d’une base pour la chasse ou l’approvisionnement en bois de chauffage. Les ventes progressent de 5,1% en nombre, avec 16.200 transactions, et les surfaces gagnent 3,4%. La FNSafer s’interroge aussi sur l’effet du plafonnement des émoluments des notaires mis en place suite à la loi pour la croissance d’activité et l’égalité des chances économiques. «Le but est de favoriser les ventes des petites parcelles pour la restructuration des forêts, explique Loïc Jégouzo. Cela pouvait représenter plusieurs fois la valeur du bien, c’était un frein évident. Nous verrons à l’avenir si la mesure joue sur le dynamisme de ce segment».