Ligne grande vitesse (LGV) : les sylviculteurs landais mobilisés
Alors que la situation géographique de la future LGV se dessine, le syndicat des sylviculteurs informe les personnes concernées et prépare la défense de la propriété forestière.
Le Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest ainsi que l'Union landaise de défense de la forêt contre l'incendie ont mobilisé leurs responsables communaux sur le projet de Ligne de train à grande vitesse Bordeaux Espagne. Des réunions ont été tenues à Carcen-Ponson, à Mont-de-Marsan, et à Saint-Geours-de-Maremne.Restauration des réseaux
Dans chacune de ces rencontres, Maître Gizard, conseiller juridique et fiscal du Syndicat des sylviculteurs, a insisté sur le sérieux qu'il faut apporter à l'examen de ce projet. Les impacts de la future ligne à grande vitesse peuvent être importants, tant en terme d'aménagement foncier que vis-à -vis de la restauration des réseaux — tout particulièrement des pistes forestières servant à la fois pour la défense de la forêt contre l'incendie (DFCI), l'exploitation et la gestion forestières. « Un tel ouvrage ne manquera pas de couper en deux les communes, les propriétés forestières et les parcelles. Il est impératif que soit restauré tout le système de communication actuellement existant. L'expérience montre que la négociation est toujours difficile, même si elle peut être finalement constructive. ».
Pour que cet ouvrage soit réalisé dans le respect des exploitations et des cultures, les sylviculteurs veulent, dès maintenant, établir les propositions chiffrées nécessaires. Comme le résume un sylviculteur, « ce n'est pas quand la maison brûle qu'il faut s'inquiéter du prix des extincteurs ». Tous les processus d'indemnisation, non seulement en terme patrimonial, mais aussi vis-à -vis des réseaux et de l'aménagement foncier doivent donc être mis au point rapidement.
Chaque commune est un cas à part. Certaines comportent des parcelles agricoles, d'autres non, certaines sont plus ou moins morcelées et d'autres non. L'aménagement foncier dépendra de la situation de chacune d'elle et de la situation de chaque propriétaire forestier sylviculteur et exploitant y compris agricole. « La réflexion doit être menée simultanément et en coordination entre forêt et agriculture » insiste le juriste.Le fuseau des 1 000 mètres est connu maintenant depuis le 11 janvier 2010. Celui des 500 mètres voire même des 100 mètres sera établi à la fin de l'année. Les sondages topographiques sont en cours et un protocole est établi afin de fixer les indemnisations en cas de dégàts. Ensuite, une décision ministérielle viendra approuver les projets de lignes nouvelles, en principe en 2010, afin de pouvoir engager fin 2011 la procédure de mise à l'enquête d'utilité publique. « S'il en est ainsi, c'est en 2013 qu'une enquête parcellaire devrait définir très précisément les superficies expropriées de chacun. Le début des travaux est prévu en 2015 ».Groupes de travail communaux
En attendant, et très vite, des groupes de travail communaux et intercommunaux ont été mis en place à l'occasion de chacune de ces réunions pour étudier les réseaux de voies communales et de pistes à rétablir, y compris avec des ponts, en fonction du tracé et de la coupure ainsi réalisée. « Au stade d'information où nous sommes, il est aussi judicieux que nous rassemblions nos efforts pour continuer l'information systématique de toutes les personnes concernées » a rappelé Maître Gizard aux délégués communaux.
En même temps des études foncières sont entreprises par Réseau Ferré de France (RFF). Elles devraient déboucher sur des décisions communales, soit pour un aménagement foncier, soit en l'absence d'aménagement foncier pour la détermination d'un protocole, entre sylviculteurs et RFF « voire agriculteurs partout où c'est nécessaire », de rétablissement des réseaux.
Dominique Maurel