Maïs semence : baisse contenue chez Lur Berri
Après une campagne marquée par des volumes records, les surfaces dédiées à la production de semences de maïs vont enregistrer un recul modéré au sein de la coopérative basée à Aïcirits.
L’assemblée générale des producteurs de maïs semences de la coopérative Lur Berri s’est déroulée le vendredi 27 février, à Aïcirits. Les responsables de la structure, le président, Jean-Bernard Testemale, et le trésorier, Roger Couillet, assistés de la cheville ouvrière de la filière, Guy Damon, sont d’abord revenus sur le bilan de la campagne 2014. Une nouvelle fois, les producteurs de maïs semence ont vécu une campagne atypique sur le plan météorologique, avec le printemps en été et les unités de chaleur de l’été en automne. Heureusement, les cultures ont su réagir.
Situées autour de 4.700 hectares, les surfaces ont été stables chez Lur Berri. En début de campagne, les dates de semis se sont avérées conformes aux pratiques habituelles. Un bon niveau de fécondation a ensuite conduit à des rendements moyens élevés : 120 % de l’objectif initial. Cette excellente productivité aurait pu amener le sourire chez les producteurs. Hélas, les rémunérations finales ont été lourdement pénalisées par des niveaux de prix en baisse. En effet, les prix pratiqués au sein de cette production restent basés sur les cours de maïs consommation.
Aléas climatiques et économiques
Le président Jean-Bernard Testemale, a souligné la fragilité d’une filière subordonnée aux caprices météo. Quant à dépendre des cours du maïs consommation, ce n’est pas de tout repos car ces derniers varient en fonction des aléas climatiques, voire politiques dans certaines zones de production mondiales. Le seul recours serait l’institution d’un prix plancher rémunérateur du maïs consommation…
Véritable filet de protection, la caisse de péréquation poursuit son travail d’ange gardien, venant au secours des échecs de production. Quant aux contrats d’assurance proposés par Groupama, ils ont concerné 3.321 hectares. En pratique, les producteurs ont le choix entre deux formules. Et les sinistres n’ont pas manqué, entre les vents de sable au mois de mai, les tempêtes de juin, la crue de la Bidouze début juillet, ainsi que d’autres épisodes de tempête dans les Landes en juillet. Pourtant, seuls 35 dossiers ont été instruits dont neuf véniels (moins de 1.000 euros d’indemnisation). En 2015, de profonds changements vont intervenir au niveau de cette assurance récolte.
Une bonne anticipation
L’année 2014, qui a connu une «envolée effrénée» des surfaces au plan national, (93.000 ha contre 45.000 en année normale), va avoir de lourdes conséquences sur la campagne à venir. Les frigos sont pleins et les stocks de doses en attente de commercialisation débordent. Résultat, les surfaces vont globalement enregistrer une sévère réduction. Chez Lur Berri, la baisse devrait se limiter à 20 % environ. « Ce qui est plutôt minime », expliquent les responsables.
Cette baisse contenue est le fruit de la bonne anticipation du donneur d’ordres Pioneer, et surtout, de son excellente coopération avec la coopérative. Il faut se souvenir qu’au printemps dernier, la coopérative basque Lur Berri a étendu son usine d’Aïcirits avec un séchoir et des cellules de stockage complémentaires.
Dans la continuité de cette assemblée générale, les responsables du syndicat des producteurs de semences avaient invité deux intervenants pour débattre de thèmes techniques. Sébastien Périssé, est venu présenter les travaux de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) au niveau national en faveur de cette filière et Gilles Espagnol, ingénieur Arvalis, a évoqué l’optimisation de la production grâce à quelques pratiques vertueuses.
Michel Bengoechea