Manuel Valls tente de rassurer les agriculteurs
Au terme d’une visite de quatre heures au salon de l’agriculture, le 29 février, le Premier ministre aura surtout rencontré les éleveurs, premières victimes de la crise agricole, dans une ambiance peu chaleureuse mais calme.
Interpellé et parfois sifflé par les exposants, dont le ressentiment visait davantage le ministre de l’Agriculture à ses côtés, Manuel Valls a voulu se montrer rassurant et déterminé «pour redonner confiance aux agriculteurs et sortir de la crise», sans pour autant leur donner des gages tangibles.
Interrogé par les producteurs de lait sur la nécessité de mieux réguler le marché laitier au niveau européen, le Premier ministre a souligné «une prise de conscience» de la Commission vis-à-vis de «la gravité de la crise».
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De même, sur le TTIP (traité de libre-échange UE/États-Unis), le chef du gouvernement a affirmé qu’il serait vigilant, sans convaincre les producteurs de viande bovine qui restent inquiets de cette mise en concurrence potentielle avec une viande produite à moindre coût, dans des conditions environnementales et sanitaires différentes.
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«Nous ne laisserons pas tomber les agriculteurs», a assuré le Premier ministre, alors que les différents représentants professionnels lui ont rappelé les défis auxquels les filières sont confrontées, au cours de sa déambulation puis lors d’une réunion de plus d’une heure.
«L’Europe doit entendre le message des agriculteurs et du gouvernement français», a-t-il ajouté, conscient que la mise en place de mécanismes de gestion de crise au niveau européen sera une étape nécessaire mais difficile à obtenir.
Réaffirmant aussi son engagement sur la question de l’étiquetage de l’origine des viandes dans les produits transformés, Manuel Valls a voulu faire passer aux agriculteurs «un message de solidarité»: «Sur ces sujets-là, nous sommes à leurs côtés», a-t-il expliqué, reconnaissant par ailleurs la nécessité de travailler au niveau national sur plusieurs chantiers, la restructuration des filières ou une meilleure organisation pour l’export, par exemple. L’agriculture française «a des atouts», elle constitue «le deuxième poste à l’exportation derrière l’aéronautique», les Français le savent et y sont attachés, a relevé le Premier ministre.
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