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Maraichage : une nouvelle dynamique dans la plaine de Nay

Le consommateur a changé ses habitudes et cela semble être une excellente nouvelle pour les maraîchers de la plaine de Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques. Ces derniers y voient des opportunités d'avenir.

file-Pierre Marque (debout à  droite) pense que les opportunités sont réelles pour le maintien des productions maraîchères de la plaine de Nay, ceci gràce aux consommateurs et à  des politiques locales cohérentes © Le Sillon/Ph. D.
Pierre Marque (debout à  droite) pense que les opportunités sont réelles pour le maintien des productions maraîchères de la plaine de Nay, ceci gràce aux consommateurs et à  des politiques locales cohérentes © Le Sillon/Ph. D.
Depuis deux décennies, le constat était pour le moins amer : les jeunes ne souhaitaient pas reprendre les exploitations maraîchères de leurs aînées. De fait, en 20 ans, la plaine de Nay, à  l'est de Pau, a perdu entre 30 et 40 % de ses producteurs de légumes. La pénibilité du métier, des prix peu rémunérateurs, la pression foncière dans cette zone, partie intégrante de la ceinture verte de l'agglomération paloise, sont à  l'origine cette érosion. Cependant, selon Pierre Marque, l'heure est désormais à  une relative embellie. « Ce qui a surtout changé, déclare le président du Syndicat des producteurs de fruits et légumes en Béarn, c'est tout simplement le consommateur. Ce dernier veut savoir ce qu'il achète et à  qui». Ce nouveau comportement apparaît comme une aubaine. « Certains magasins apprécient les productions locales. De plus, du fait de ce changement, les maraîchers de la plaine de Nay ont choisi de se diriger vers les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), d'autres se destinant à  la vente directe ». Carottes, choux, poireaux, navets, épinards, blettes, màche et salades sont donc à  disposition d'une clientèle qui privilégie les légumes de saison. « La création de notre syndicat remonte à  une cinquantaine d'années, explique Pierre Marque. Nous rassemblons des petits producteurs possédant 1 ha aux plus gros, cultivant 10 ha, avec 5 à  6 ouvriers agricoles ». Ceci représente une surface globale d'environ 200 hectares.Nouvelle fraîcheur
« Même si les plus faibles ont décidé d'arrêter, nous pouvons dire que l'hémorragie a cessé et que les jeunes reprennent les exploitations du fait de l'engouement de la vente directe. Sur Meillon, une jeune et belle affaire, avec un renouveau de matériel a dernièrement vu le jour ». Trois producteurs se partagent le marché de la GMS. « Intermarché, Auchan, Carrefour, Casino et Leclerc se fournissent chez nous sur une gamme restreinte de produits de grande fraîcheur ». La part de ce débouché correspond à  50 % de la production, les 50 % restant étant destinés à  des marchés de proximité. Outre la volonté des consommateurs, plusieurs raisons permettent d'expliquer l'optimisme des maraîchers béarnais. En effet, la plaine de Nay reste un site propice à  cette production, avec de grande quantité d'eau disponible, la nappe phréatique étant à  6 mètres de profondeur et le canal du Lagoin permettant une distribution exceptionnelle. Des sols légers, faciles à  travailler, de même qu'un climat tempéré, contribuent à  l'arsenal des atouts de la plaine. D'autre part, « pour faire face à  la crise du secteur, des communes telles qu'Assat ont réagi en créant des plans locaux d'urbanisme (PLU) laissant une grande place à  l'agriculture, préservant un esprit rural en total accord avec la préfecture. On retrouve la même cohérence à  Meillon alors qu'à  Bordes, fort logiquement, on mise plus sur l'industrie ». Au final, le maraîchage en plaine de Nay semble avoir stoppé l'hémorragie. « Nous avons 80 salariés permanents pour nos cultures dont 20 % sont sous serre, le reste étant de plein champ ». Quant aux saisonniers, ils ne représentent qu'une faible part (10 % en plus suivant les cultures) de la masse salariale. Ceci s'explique par le fait que les maraîchers travaillent à  l'année privilégiant les légumes de saison sur la demande du consommateur.
Philippe Delvallée
Du raisonné
L'autre problématique de la plaine de Nay est que le parcellaire demeure petit. « Mais si on peut s'en sortir comme cela, ce n'est pas plus mal », insiste Pierre Marque. Cela permet de mettre en place une agriculture qui, à  défaut d'être complètement bio, se veut du moins raisonnée. Les producteurs font des efforts afin de moins traiter, encouragent le paillage en plastique pour éviter les désherbants, promeuvent sous serre, la lutte biologique contre les parasites et ce, sans aucune aide européenne, la filière développant ses propres circuits de production. L'objectif est toujours de maintenir une activité maraîchère. Dernière innovation en date, en relation avec la communauté de communes de Gaves et Coteaux et la société Adivalor, la création d'un site sur Meillon pour recycler tous les films plastiques. Outre une logistique accrue se voulant durable, le résultat est notable dans les sillons. « Avant nous ne faisions pas de carottes. Désormais, gràce aux contrats producteurs/consommateurs, nous avons développé ce type de production en plaine de Nay ».
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