Obtenir de bons pàturages en période sèche
Sorgho fourrager, millet perlé fourrager et moha : ces trois graminées résistent bien à la sécheresse et permettent une production fourragère estivale en quantité et de bonne valeur alimentaire.
Le manque d'herbe à pàturer l'été par défaut de précipitations peut se faire sentir cruellement, obligeant à la surpàture de prairies en arrêt de végétation (donc à leur dégradation), voire à la consommation de stocks fourragers hivernaux.
À moins de disposer de repousses de fauches tardives, d'autant plus « vertes » et fournies qu'elles seront riches en légumineuses, l'implantation de graminées estivales permet de fournir en quantité un fourrage appétent et de bonne valeur alimentaire. Voici un zoom sur trois d'entre elles.
La première exploitation de sorgho fourrager est possible 6 à 8 semaines après le semis. Elle est cependant délicate à gérer, la croissance extrêmement rapide des pieds (6 à 10 cm par jour possibles en juillet !) imposant une fenêtre d'utilisation de 15 jours maximum.
Le sorgho doit atteindre de 40 à 60 cm, selon le type, pour être pàturé, afin que la teneur en acide cyanhydrique, composé toxique abondant dans les jeunes plantes, soit diluée et inoffensive pour les animaux.
Éviter les variétés hybrides plus toxiques
Les Sudan Grass sont à préférer aux variétés hybrides pour la pàture. De rendement moins élevé, ils sont aussi plus précoces et moins riches en acide cyanhydrique que les hybrides, ce qui autorise une pàture dès 40 cm de hauteur, avec des cycles de repousse plus courts. Dans tous les cas, l'épiaison est à éviter.
En cas de débordement par la pousse, il est recommandé de faucher, le surplus pouvant être ensuite distribué en vert ou en enrubanné. Quel que soit le type de sorgho fourrager utilisé, les problèmes de toxicité disparaissent dès que la plante est fauchée.
Les repousses tallent et sont plus souples d'utilisation, toutes les 3 à 5 semaines selon les conditions de pousse.
Semé après une céréale ou du méteil ensilé, sur sol suffisamment réchauffé, une première exploitation est possible dès juillet, puis jusqu'à la première gelée.
Contrairement au sorgho fourrager, le millet perlé ne produit pas d'acide cyanhydrique. Au contraire, pour favoriser le tallage, il est conseillé de réaliser une première pàture 6 semaines environ après la levée et, dans tous les cas, avant le stade 60 cm. La fréquence de pàturage sera plus importante, quatre à cinq exploitations pour le millet contre deux à trois pour un sorgho fourrager.
Il s'associe très bien au trèfle d'Alexandrie, légumineuse non météorisante capable de pousser elle aussi par fortes températures, et qui améliore la valeur alimentaire du moha implanté seul.
Préférer les semis avant la mi-juin
Bien que ces trois espèces présentent une bonne résistance à la sécheresse, elles ont besoin d'un minimum d'eau pour démarrer en végétation. Plus les semis seront tardifs (au-delà de mi-juin), plus on prend de risques sur la levée et le rendement. La présence d'eau au moment du semis et de la levée sera déterminante, en plus d'un sol suffisamment réchauffé, pour la réussite de l'interculture estivale.
Marie-Claude Mareaux,
chambre d'agriculture 64.
mc.mareaux@pa.chambagri.fr.
Tél. : 05 59 80 69 92
À moins de disposer de repousses de fauches tardives, d'autant plus « vertes » et fournies qu'elles seront riches en légumineuses, l'implantation de graminées estivales permet de fournir en quantité un fourrage appétent et de bonne valeur alimentaire. Voici un zoom sur trois d'entre elles.
1 Sorgho fourrager
Le sorgho est une plante de chaleur, qui s'adapte bien au sec gràce à son système racinaire puissant. Il permet de fournir rapidement un fourrage abondant (7 à 10 t/MS/ha) et appétent tant pour les vaches que pour les brebis, à utiliser en affouragement en vert ou en pàture (sorgho de type fourrager), ou en ensilage (sorgho de types grain ou sucrier).La première exploitation de sorgho fourrager est possible 6 à 8 semaines après le semis. Elle est cependant délicate à gérer, la croissance extrêmement rapide des pieds (6 à 10 cm par jour possibles en juillet !) imposant une fenêtre d'utilisation de 15 jours maximum.
Le sorgho doit atteindre de 40 à 60 cm, selon le type, pour être pàturé, afin que la teneur en acide cyanhydrique, composé toxique abondant dans les jeunes plantes, soit diluée et inoffensive pour les animaux.
Éviter les variétés hybrides plus toxiques
Les Sudan Grass sont à préférer aux variétés hybrides pour la pàture. De rendement moins élevé, ils sont aussi plus précoces et moins riches en acide cyanhydrique que les hybrides, ce qui autorise une pàture dès 40 cm de hauteur, avec des cycles de repousse plus courts. Dans tous les cas, l'épiaison est à éviter.
En cas de débordement par la pousse, il est recommandé de faucher, le surplus pouvant être ensuite distribué en vert ou en enrubanné. Quel que soit le type de sorgho fourrager utilisé, les problèmes de toxicité disparaissent dès que la plante est fauchée.
Les repousses tallent et sont plus souples d'utilisation, toutes les 3 à 5 semaines selon les conditions de pousse.
2 Millet perlé fourrager
Le millet perlé est une graminée annuelle estivale, très résistante au sec et à la chaleur. D'utilisation très proche du sorgho fourrager, il est un peu moins productif, mais plus souple et plus facile d'exploitation, avec beaucoup moins de refus.Semé après une céréale ou du méteil ensilé, sur sol suffisamment réchauffé, une première exploitation est possible dès juillet, puis jusqu'à la première gelée.
Contrairement au sorgho fourrager, le millet perlé ne produit pas d'acide cyanhydrique. Au contraire, pour favoriser le tallage, il est conseillé de réaliser une première pàture 6 semaines environ après la levée et, dans tous les cas, avant le stade 60 cm. La fréquence de pàturage sera plus importante, quatre à cinq exploitations pour le millet contre deux à trois pour un sorgho fourrager.
3 Le moha
Le moha est la seule graminée, avec le millet, à pouvoir se développer avec moins de 10 mm d'eau. Et comme le millet, il est gélif. Graminée annuelle à fort pouvoir couvrant, le moha produit rapidement un fourrage (3 à 5 t/MS/ha) riche en fibres et appétent, valorisable dès 60 jours après le semis. Les repousses sont cependant peu abondantes.Il s'associe très bien au trèfle d'Alexandrie, légumineuse non météorisante capable de pousser elle aussi par fortes températures, et qui améliore la valeur alimentaire du moha implanté seul.
Préférer les semis avant la mi-juin
Bien que ces trois espèces présentent une bonne résistance à la sécheresse, elles ont besoin d'un minimum d'eau pour démarrer en végétation. Plus les semis seront tardifs (au-delà de mi-juin), plus on prend de risques sur la levée et le rendement. La présence d'eau au moment du semis et de la levée sera déterminante, en plus d'un sol suffisamment réchauffé, pour la réussite de l'interculture estivale.
Marie-Claude Mareaux,
chambre d'agriculture 64.
mc.mareaux@pa.chambagri.fr.
Tél. : 05 59 80 69 92