Poussée de fièvre sur le cours des céréales
Conséquence immédiate des innondations en Australie, les prix mondiaux du blé s'envolent.
Depuis plusieurs semaines, l'Est de l'Australie subit des inondations catastrophiques sur une zone plus étendue que la France et l'Allemagne réunies dans les régions du Queensland, du New South Wales et de Victoria. Ces trois régions représentent à elles seules 42 % de la production de blé et 75 % de la production de colza du pays, selon Agritel, une société spécialisée dans la gestion de risque de prix dans le secteur agroalimentaire.
Toujours selon Agritel, la production australienne de blé devrait atteindre 24 millions de tonnes, contre 23 l'an passé. Mais les intempéries ont sérieusement dégradé la qualité des grains et les opérateurs sont confrontés à des difficultés d'acheminement dans les ports du pays en vue de l'exportation. En effet, l'Australie est le quatrième exportateur mondial de blé avec 15 millions de tonnes livrées chaque année. Dans ce contexte les cours du blé de qualité meunière devraient continuer à s'envoler pendant le premier semestre 2011 et atteindre, voire dépasser 300 €/t.
Effet domino
En colza, l'Australie est le deuxième exportateur mondial avec 1,5 million de tonnes exportables sur une production estimée à 2,5 millions de tonnes, il y a encore quelques mois. Pour faire face à la sécheresse de l'été dernier en Russie, les opérateurs européens espéraient importer 700.000 t de colza d'Australie. Compte tenu des pluies torrentielles concentrées sur la principale zone de production du pays, il est probable que seulement la moitié des volumes escomptés seront disponibles. Ce qui devrait aussi stimuler les prix.
Les caprices de la météo en Australie contribuent à exacerber les tensions sur un marché des matières premières agricoles déjà soumis à une forte demande chinoise qui ne faiblit pas et des craintes de sécheresse qui se profilent maintenant en Argentine, conséquence de l'effet climatique « Nina ».