Quelle place pour l'ensilage ?
Malgré son prix de revient globalement élevé, le mais ensilage demeure le pivot de l'alimentation des troupeaux bovins dans notre région. Une amélioration de l'exploitation de l'herbe est quand même possible.
Les chantiers d'ensilage de mais battent leur plein. Ce fourrage, pivot de l'alimentation dans une grande majorité d'élevages, représente aussi un poste majeur parmi les charges opérationnelles des troupeaux. Qui plus est, cette récolte intervient dans un contexte pour l'élevage bovin, qu'il soit allaitant ou laitier, qui amène légitimement les producteurs à se poser la question du coût de revient de leurs rations. Devant une telle situation, quelle peut être, à l'avenir, la place du mais ensilage au sein des systèmes fourragers de notre région ?
Le mais fourrage constitue aujourd'hui la base de l'alimentation hivernale de la plupart des troupeaux. Il est aussi très souvent utilisé en complément du pàturage, le restant de l'année. Appétant pour les bovins, il représente avant tout une source d'énergie. Face à la réduction des marges brutes des élevages, de nombreux organismes techniques prônent une meilleure maîtrise des charges opérationnelles. Cela passe, notamment, par une plus grande valorisation de la ressource herbagère.
En effet, en production laitière, les trois quarts des charges opérationnelles sont constituées par le coût alimentaire (fourrages et concentrés). La majorité de celui-ci est constituée par l'achat de concentré mais le mais ensilage, avec un prix de revient compris entre 500 euros par hectare et 810 €/ha1, représente aussi une charge importante. « En raison de systèmes fourragers très orientés vers le mais fourrage, les producteurs sont très dépendants des intrants et des achats de protéines », confirme Laure Gaétane Faure, responsable de la filière bovins lait à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Un fourrage coûteux Globalement, le coût alimentaire est corrélé positivement à la part de mais dans la surface fourragère (SFP) de l'exploitation. Autrement dit, les systèmes à base de mais sont, en règle générale, plus coûteux que les systèmes herbagers. Malgré ce constat, le recours à un système d'élevage à base d'herbe n'est envisageable que si la structure et les conditions pédo-climatiques de l'exploitation sont adéquates. « On peut utiliser l'herbe partout, notamment au printemps et à l'automne, mais selon les zones, les quantités disponibles et la durée d'exploitation seront différentes », poursuit la conseillère.
Ainsi, dans le Sud-Ouest, pour ce qui est de la production laitière, les chargements élevés et la taille réduite des surfaces en herbe des exploitations, rendent quasiment incontournable le recours au mais ensilage. De plus, les conditions climatiques d'une grande partie de la zone d'élevage, ont pour effet de limiter sensiblement la pousse des prairies durant une partie de la période estivale. En permettant la constitution de stocks importants sur des surfaces limitées (entre 15 et 20 tonnes de matières sèches par hectare), le mais ensilage autorise l'intensification du système fourrager. « Bien entendu, dans notre région, le mais ensilage convient bien pour produire du lait en système intensif. Toutefois, il s'agit de le maîtriser car il rend dépendant des appros et des concentrés azotés », conclut Laure Gaétane Faure.
En production allaitante, le paysage s'avère plus contrasté. « L'importance de l'ensilage de mais dépend beaucoup de la situation de l'exploitation Il peut y avoir de grosses différences d'un troupeau à un autre », commente Thierry Deltort, technicien à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Ainsi, certains territoires se caractérisent par des conduites d'élevages faisant déjà une large place à l'exploitation des ressources herbagères (piémont pyrénéen notamment). Dans des situations plus séchantes, il ne fait aucun doute que, là encore, le mais ensilage reste le fourrage de base, afin de sécuriser le système.
mais presque incontournable De plus, dans des zones qui se caractérisent par des systèmes intensifs ou par une stratégie d'engraissement et de finition des animaux (département des Landes par exemple), seul le mais ensilage permet la constitution de stocks suffisants afin d'équilibrer le bilan fourrager.
Le contexte régional spécifique, très favorable à la production de mais, avec des exploitations chargées, justifie donc pleinement la production de mais ensilage. « Même si le mais ensilage doit absolument être rationné en production allaitante, ce fourrage a encore toute sa place, dans nos exploitations, pour sécuriser les stocks », estime Thierry Deltort.
Malgré tout, dans notre région, des améliorations restent possibles au niveau de l'exploitation de la ressource herbagère. Le choix d'espèces résistantes au sec, comme la luzerne, le sorgho peut constituer une partie de la réponse à la problématique de la valorisation des prairies. 1. Données fermes de référence bovins lait des Pyrénées-Atlantiques 2009-2010 Fabien Brèthes
Le mais fourrage constitue aujourd'hui la base de l'alimentation hivernale de la plupart des troupeaux. Il est aussi très souvent utilisé en complément du pàturage, le restant de l'année. Appétant pour les bovins, il représente avant tout une source d'énergie. Face à la réduction des marges brutes des élevages, de nombreux organismes techniques prônent une meilleure maîtrise des charges opérationnelles. Cela passe, notamment, par une plus grande valorisation de la ressource herbagère.
En effet, en production laitière, les trois quarts des charges opérationnelles sont constituées par le coût alimentaire (fourrages et concentrés). La majorité de celui-ci est constituée par l'achat de concentré mais le mais ensilage, avec un prix de revient compris entre 500 euros par hectare et 810 €/ha1, représente aussi une charge importante. « En raison de systèmes fourragers très orientés vers le mais fourrage, les producteurs sont très dépendants des intrants et des achats de protéines », confirme Laure Gaétane Faure, responsable de la filière bovins lait à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Un fourrage coûteux Globalement, le coût alimentaire est corrélé positivement à la part de mais dans la surface fourragère (SFP) de l'exploitation. Autrement dit, les systèmes à base de mais sont, en règle générale, plus coûteux que les systèmes herbagers. Malgré ce constat, le recours à un système d'élevage à base d'herbe n'est envisageable que si la structure et les conditions pédo-climatiques de l'exploitation sont adéquates. « On peut utiliser l'herbe partout, notamment au printemps et à l'automne, mais selon les zones, les quantités disponibles et la durée d'exploitation seront différentes », poursuit la conseillère.
Ainsi, dans le Sud-Ouest, pour ce qui est de la production laitière, les chargements élevés et la taille réduite des surfaces en herbe des exploitations, rendent quasiment incontournable le recours au mais ensilage. De plus, les conditions climatiques d'une grande partie de la zone d'élevage, ont pour effet de limiter sensiblement la pousse des prairies durant une partie de la période estivale. En permettant la constitution de stocks importants sur des surfaces limitées (entre 15 et 20 tonnes de matières sèches par hectare), le mais ensilage autorise l'intensification du système fourrager. « Bien entendu, dans notre région, le mais ensilage convient bien pour produire du lait en système intensif. Toutefois, il s'agit de le maîtriser car il rend dépendant des appros et des concentrés azotés », conclut Laure Gaétane Faure.
En production allaitante, le paysage s'avère plus contrasté. « L'importance de l'ensilage de mais dépend beaucoup de la situation de l'exploitation Il peut y avoir de grosses différences d'un troupeau à un autre », commente Thierry Deltort, technicien à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Ainsi, certains territoires se caractérisent par des conduites d'élevages faisant déjà une large place à l'exploitation des ressources herbagères (piémont pyrénéen notamment). Dans des situations plus séchantes, il ne fait aucun doute que, là encore, le mais ensilage reste le fourrage de base, afin de sécuriser le système.
mais presque incontournable De plus, dans des zones qui se caractérisent par des systèmes intensifs ou par une stratégie d'engraissement et de finition des animaux (département des Landes par exemple), seul le mais ensilage permet la constitution de stocks suffisants afin d'équilibrer le bilan fourrager.
Le contexte régional spécifique, très favorable à la production de mais, avec des exploitations chargées, justifie donc pleinement la production de mais ensilage. « Même si le mais ensilage doit absolument être rationné en production allaitante, ce fourrage a encore toute sa place, dans nos exploitations, pour sécuriser les stocks », estime Thierry Deltort.
Malgré tout, dans notre région, des améliorations restent possibles au niveau de l'exploitation de la ressource herbagère. Le choix d'espèces résistantes au sec, comme la luzerne, le sorgho peut constituer une partie de la réponse à la problématique de la valorisation des prairies. 1. Données fermes de référence bovins lait des Pyrénées-Atlantiques 2009-2010 Fabien Brèthes