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Sécheresse Bruno Le Maire sollicite la solidarité professionnelle

Pas d'aides publiques pour l'instant. Mais Bruno Le Maire appelle les parties prenantes de l'agriculture — professionnels, banques, assurances à  se mobiliser pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés.

file-Bruno Le Maire ne peut que constater les dégàts de la sécheresse. Faute de moyens financiers à  la hauteur de la situation, comme le déplore toutes les organisations syndicales, le ministre en est réduit à  activer toutes les mesures réglementaires. © La
Bruno Le Maire ne peut que constater les dégàts de la sécheresse. Faute de moyens financiers à  la hauteur de la situation, comme le déplore toutes les organisations syndicales, le ministre en est réduit à  activer toutes les mesures réglementaires. © La
Un scénario à  la 1976. Après avoir reçu les organisations professionnelles, le 31 mai, le ministre de l'Agriculture ne cachait pas la gravité du sinistre climatique qui frappe l'agriculture et en particulier les éleveurs, dont il estime le coût à  plusieurs centaines de millions d'euros. Mais pas question pour l'instant de faire appel à  la solidarité nationale et de renouveler l'impôt sécheresse de triste mémoire. « Il me paraît plus judicieux de faire jouer des mécanismes de solidarité avec les banques, les assurances, la profession, l'Europe » a-t-il déclaré. Mesures réglementaires faute de mieux Pour l'instant l'État est appelé à  jouer un rôle de facilitateur. Ainsi le ministre a demandé aux préfets de région qu'il a reçus le 30 mai à  veiller à  la bonne application des assouplissements mis en place sur l'utilisation des jachères, les mesures agro-environnementales et l'ensemble des contraintes administratives pour mobiliser les fourrages disponibles. Bruno Le Maire a également sollicité la SNCF pour assurer le transport des pailles. Une cellule logistique associant la SNCF, Réseau ferré de France, les pouvoirs publics et les professionnels est créée en ce sens au ministère de l'Agriculture. Briser la spéculation Mais le ministre de l'Agriculture n'envisage pas pour le moment une interdiction généralisée du broyage des pailles. D'ailleurs la profession agricole n'y est pas favorable, Xavier Beulin l'avait indiqué quelques jours plus tôt. Toutefois, les préfets pourront y recourir si nécessaire pour briser la spéculation. En tout cas les prix de transaction ne devront pas excéder 25 €/t, a-t-il insisté. Arrêtés calamités Dans les jours qui viennent, le processus d'indemnisation par le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA) va être lancé. La prochaine réunion est prévue le 15 juin. « Les premiers arrêtés seront publiés pour le 12 juillet, et les indemnisations intervenir le 15 septembre » a promis Bruno Le Maire. Le FNGCA dispose actuellement d'une enveloppe de 90 à  100 millions d'euros, mais le ministre n'a pas caché que ses ressources seront insuffisantes et qu'elles devront être complétées. 700 millions d'euros de prêts Pour l'instant, ce sont plutôt les banques et les assurances qui sont appelées à  la rescousse. Ainsi le ministre a demandé au Crédit agricole de débloquer une enveloppe de 700 millions d'euros de prêts de trésorerie. Le taux d'intérêt est fixé à  1,5 % pour les Jeunes agriculteurs et 2 % pour les autres. Les sommes sont disponibles « immédiatement » a assuré le ministre. Mais il n'a pas accédé à  la demande de la FNSEA d'un taux zéro. Chez les assureurs, Groupama s'est engagé à  étendre sa garantie au transport, à  la manipulation et au stockage des pailles. Surtout et à  la demande des pouvoirs publics, l'assureur s'est engagé en prendre en compte la couverture climatique des jeunes agriculteurs dont la demande a été rejetée après le 15 avril. On sait que Groupama a suspendu la souscription de nouveaux contrats depuis le 15 avril, considérant que le risque climatique était trop important. Quant à  la MSA, elle a déjà  fait un geste, en reportant le deuxième appel de cotisations du mois de juin. Ce qui correspond une avance de trésorerie de 80 millions d'euros. Enfin au niveau européen, après l'accord donné à  la France de procéder à  un versement anticipé de la prime à  la vache allaitante (acompte de 80 %), le 16 octobre, Bruno Le Maire a demandé à  la Commission de Bruxelles que l'autorisation soit étendue aux autres primes européennes.
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