Sécheresse : la FNSEA propose un contrat type pour l'achat de paille
Dominique Barrau a présenté un contrat type céréaliers/éleveurs, pour réguler les échanges de paille, dont les prix s'enflamment avec la pénurie.
Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. © Le Sillon
Accompagné de Christophe Chambon, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Dominique Barrau a profité d'un déplacement dans l'Eure, le 20 mai, pour expliquer les modalités du contrat. « À l'exemple de ce qui se fait entre les départements de l'Eure et de la Manche, des contrats sur l'approvisionnement en paille vont être proposés aux céréaliers et aux éleveurs » a indiqué le secrétaire général de la FNSEA. Selon lui, « il faut battre le terrain pour que ce genre de démarches se développe, et ainsi sécuriser les approvisionnements en pailles pour les éleveurs ».
« Ce contrat est une preuve de la capacité d'organisation des agriculteurs entre eux. C'est une erreur que d'empêcher les agriculteurs de broyer leurs pailles sans prendre en compte les spécificités des exploitations, ainsi que leur hétérogénéité » a alerté Régis Chopin, président de la FDSEA de l'Eure. Selon lui, « mieux vaut des opérations volontaires et solidaires d'échanges de pailles ».
S'organiser avant de se faire imposer
De plus, lors des visites de champs de blé à la limite du stade remplissage des grains, des pieds courts, arrivant en dessous des genoux, ne permettent pas de compter sur de fortes disponibilités en pailles. Selon Régis Chopin, « dans les parcelles de blé, là où habituellement l'on récoltait 3 t/ha de paille, il n'y en aura qu'une cette année ». Et malgré une hausse des surfaces en blé, les récoltes de pailles devraient être limitées.
Le prix des pailles pose cependant problème. Si dans le contrat, un prix indicatif du coût agronomique de la paille en andains est suggéré, entre 15 et 22 €/t, le prix proposé dans les contrats entre l'Eure et la Manche sont déjà aux alentours des 23 €/t. De plus, Régis Chopin a déploré que « le bureau commun des pailles et fourrages ait annoncé le prix de 25 €/t pour la valeur agronomique de la paille en andains, sans avoir commencé les cotations plus tôt pour permettre de conclure des contrats sur des prix inférieurs ».
Un contrat qui pourrait souffrir du marché
Enfin, le marché risque de détourner les agriculteurs de ce type de contrats avec la hausse sensible des cours de la paille et des fourrages ces dernières semaines. Par endroits, les andains sont déjà négociés à 40 €/t, et des pays, comme la Belgique, qui achètent traditionnellement des pailles en France, pourraient aussi passer aux achats sur des prix supérieurs. Ces facteurs de marché pourraient rendre moins efficients les systèmes de solidarité sous contrat entre céréaliers et éleveurs.