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Sécurité alimentaire, environnement, biodiversité : les semenciers veulent se faire entendre

La filière française des semences végétales rassemble 74 entreprises de sélection, 240 entreprises de production, réalise un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros, se place au deuxième rang des exportateurs mondiaux et pourtant elle peine à  se faire entendre.

file-En matière d'exportations de semences végétales, la France se place au second rang mondial. Cette position reflète la qualité d'une filière de premier plan. © Réussir
En matière d'exportations de semences végétales, la France se place au second rang mondial. Cette position reflète la qualité d'une filière de premier plan. © Réussir
Méconnue, voire mal aimée, la filière française des semences vient de publier sa contribution aux débats sur l'agriculture face aux défis de la sécurité alimentaire, de la protection de l'environnement et de la préservation de la biodiversité. Pour François Burgaud, directeur des relations extérieures du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS) l'objectif est triple : mieux faire connaître la filière semences, présenter les dossiers d'actualité, proposer des axes de progrès dans une démarche de concertation. Des efforts pour préserver l'environnement et la biodiversité Aujourd'hui, la qualité et la traçabilité des semences, premiers maillons de la sécurité alimentaire, sont garanties par l'État à  travers un catalogue des espèces ou variétés commercialisables, le contrôle et la certification des semences. Le travail d'innovation permet de créer des variétés plus productives, plus résistantes aux maladies et aux parasites, valorisant mieux la fertilisation et adaptées aux conditions de sols et de climat, un enjeu stratégique si l'on admet que d'ici 2050, avec deux milliards d'habitants en plus, il faudra augmenter de 70 % la production alimentaire mondiale. Actuellement, face au défi de préservation de l'environnement, les efforts portent sur la résistance des variétés aux maladies ou aux insectes afin d'utiliser moins de produits phytosanitaires, l'efficacité de l'absorption de l'azote pour diminuer la fertilisation, la surface occupée au sol pour diminuer la présence de mauvaises herbes, la résistance à  la sécheresse pour diminuer les besoins en eau. Enfin, créateurs de biodiversité cultivée (500 nouvelles variétés sont inscrites tous les ans au catalogue français), les semenciers sont également très attachés à  la conservation des ressources génétiques. En plus de leurs propres collections, ils entretiennent celles de quatorze réseaux de conservation rassemblant près de 30.000 variétés. Propriété intellectuelle : actualiser la législation Pour l'inscription au catalogue, les semenciers souhaitent désormais mieux intégrer les exigences environnementales avec des variétés nécessitant moins d'intrants de synthèse, définir un protocole d'inscription pour les variétés destinées à  l'agriculture biologique et créer un dispositif pour les variétés anciennes dont le coût d'inscription pourrait être pris en charge par l'État au nom de la sauvegarde la biodiversité. En matière de propriété intellectuelle, les semenciers rappellent leur attachement au certificat d'obtention végétale qui équilibre mieux que le brevet, les droits des obtenteurs et des utilisateurs, et assure notamment, un libre accès aux variétés pour la sélection. Ils demandent une actualisation de la législation sur la propriété intellectuelle, précisant la portée des droits de l'obtenteur et autorisant sous certaines conditions la pratique des semences de ferme à  l'image de l'accord passé dans la filière blé tendre. Alors que la législation française interdit les semences de ferme créant ainsi un manque à  gagner de 30 millions d'euros pour la filière, les accords professionnels passés en blé tendre permettent un retour de 8 millions d'euros. Enfin, la filière semence déplore une certaine passivité des pouvoirs publics français dans la mise à  disposition de la communauté internationale des ressources génétiques.
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