Installation, rémunération, changement climatique… Marc Fesneau souhaite «réarmer» l’agriculture
Marc Fesneau a inauguré, le mardi 13 septembre à Rennes, la 35e édition du Space de Rennes. Au cours de ses déambulations dans les stands et lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Agriculture est revenu, sur les grands dossiers du moment. Notamment celui de la rémunération.
Marc Fesneau a inauguré, le mardi 13 septembre à Rennes, la 35e édition du Space de Rennes. Au cours de ses déambulations dans les stands et lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Agriculture est revenu, sur les grands dossiers du moment. Notamment celui de la rémunération.
«Il n’y a pas d’alimentation sans élevage», a d’emblée indiqué le ministre Marc Fesneau pour qui la «souveraineté alimentaire passe par l’élevage… qui est amené à évoluer» dans les prochaines années afin de répondre aux défis qui l’attendent, en particulier celui de l’installation. Or celle-ci passe par l’attractivité du métier et par une rémunération quand bien même le métier d’agriculteur et d’éleveur reste un métier de passion et porteur de sens.
Le prix des choses
«Nous ne sommes pas un pays en pénurie de lait ou de viande, mais en pénurie de rémunération», a-t-il indiqué appelant à ce que toute la chaîne alimentaire soit rémunérée à sa juste valeur. Au bout de cette chaîne, le consommateur doit «prendre conscience que son acte d’achat porte une part de souveraineté alimentaire».
Prenant acte des lois Egalim dont l’application a permis de limiter certains dégâts, il affirme que «nous ne sommes pas au bout du chemin» et que «s’il faut apporter des améliorations», il le fera sans crainte, corroborant ainsi les propos d’Emmanuel Macron lors de sa visite, quelques jours plus tôt, aux Terres de Jim. «Mais pas en élaborant une nouvelle loi Egalim 3», a-t-il tranché.
Cependant, les éleveurs «n’ont pas de réserves pour payer les à-coups» du Covid, de la guerre en Ukraine et de la sécheresse, avait alerté peu avant Marcel Denieul, président du Space. Le ministre a assuré qu’il mettrait tout en œuvre et joignant le geste à la parole, envisage d’abaisser le seuil des pertes pour accéder au fonds des calamités de 13 à 11%. « S’il y a des dispositifs complémentaires à mettre en œuvre, on le fera», a-t-il ajouté.
Réarmer l’agriculture
Le renouvellement des générations doit également être réévalué au prisme du climat en rebattant les cartes des filières et des territoires, afin que «chacun y trouve son équilibre». Tout comme le chef de l’État à Terres de Jim, Marc Fesneau juge utile d’ancrer le couple transmission/transition, autrement dit d’appréhender les futures installations à l’aune du changement climatique. Ce sera d’ailleurs l’un des axes de la future loi d’orientation agricole qu’il souhaite conduire en étroite concertation avec tous les acteurs agricoles et au-delà.
Sur le volet installation «qu’importe qui apporte les fonds : l’État, les collectivités locales. Il faut faire», a-t-il martelé. Il faut «affronter la réalité» face aux défis climatiques que sont notamment «les nitrates et la décarbonation», a-t-il dit «Il ne faut pas éluder ces questions», appelant de ses vœux à «réarmer l’agriculture plutôt qu’à la désarmer» et à «répondre à l’immédiateté des crises». Pour le ministre, «les agriculteurs, en particulier les éleveurs, ont déjà des solutions en main», a-t-il conclu en souhaitant «envoyer un message de confiance».
Christophe Soulard