Surveillez l'évolution des chenilles des prairies
Le cirphis (mythimna unipunctata) est devenu un ravageur habituel dans tout le Sud-Ouest, occasionnant des dégàts aux cultures de mais et surtout aux prairies.
Le cirphis (mythimna unipunctata) est présent régulièrement dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes, où il trouve à la fois des conditions climatiques propices (températures et humidité) et des ressources alimentaires en quantité, du fait de la monoculture de mais et de surfaces herbagères importantes.
Trois générations, parfois quatre, sont observées par an. La chenille passe l'hiver au ralenti à l'abri, en profondeur. Au printemps, son développement va s'accélérer, la première nymphose (transformation en papillons) se produit en avril-mai, le premier vol de papillons étant observé en mai. Les populations sont cependant plus importantes au moment de la troisième génération, en septembre – octobre.
Trois générations, trois vols
Les papillons, d'une envergure de 3 cm, sont identifiables par une tàche claire sur leurs ailes. Chaque femelle pond environ sept cents oeufs qui vont éclore en dix jours. La chenille passe ensuite par différents stades de développement, selon sa taille ; elle devient très prédatrice lorsqu'elle atteint ses derniers stades, de 1.5 à plus de 3 cm de longueur.
En nombre limité, les chenilles consomment surtout les limbes des graminées. Lors de plus fortes proliférations, elles peuvent détruire les plantes entières et migrer d'une parcelle à l'autre.
Les jeunes chenilles vivent à l'abri de la lumière, s'alimentent surtout la nuit et sont donc difficiles à repérer. Même si les dégàts sont, le plus souvent, observés sur les parties hautes des exploitations, la noctuelle a besoin d'un milieu frais et humide pour effectuer son cycle ; il faut donc bien surveiller les bas-fonds, les bordures de ruisseaux et de forêts.
Les premières observations
Le second relevé du réseau de piégeage a eu lieu le 2 août, sur 16 pièges et autant de prairies observées. Aucun papillon cirphis n'a été piégé, aucune chenille n'a été observée, aucun dégàt signalé. Les prairies sont généralement assez rases, donc peu propices au développement des chenilles. Les pluies de ces derniers jours, en favorisant la reprise de la pousse de l'herbe, peuvent cependant aussi permettre le développement des chenilles de la deuxième génération.
Conseils
Les zones les plus vertes et poussantes (prairies ayant bénéficié de pluies, mais à fort développement végétatif ou présentant un enherbement important) doivent être considérées comme les plus à risque.
L'observation de ces parcelles est à faire tôt le matin ou en soirée, moment où les chenilles sont le plus visibles. Les premiers indices de présence des chenilles sont des limbes de feuilles de graminées découpés (ce qui peut toutefois être confondu avec les morsures occasionnées par les sauterelles et criquets), des déjections sur les soies et les extrémités d'épis de mais pour les semis tardifs
Afin de lutter contre cette chenille, la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, en partenariat avec le SRPV (service régional de la protection des végétaux), le Centre départemental de l'élevage ovin (CDEO) et le CIVAM BLE, a mis en place, depuis 2002, un réseau de piégeage.
Ce réseau permet d'évaluer les risques à l'échelle des petites régions, et d'éditer des avertissements hebdomadaires publiés dans la presse agricole, affichés par les coopératives et si nécessaire transmis aux radios locales. Ces avertissements ont pour but d'informer les agriculteurs sur la présence de papillons et de chenilles. Ils permettent également d'apporter des conseils aux exploitants sur la marche à suivre en cas de présence de chenilles.
Marie-Claude Mareaux, Chambre d'agriculture 64 - Tél.: 05.59.80.69.92