Tournée calamités agricoles sècheresse
Afin d'évaluer les pertes en fourrage et l'opportunité de lancer une procédure de calamités agricoles, la profession agricole a organisé une tournée dans trois élevages touchés par la sécheresse.
Les fortes pluies de la semaine dernière ont permis un reverdissement des prairies, mais les «Â trous » (pieds morts) demeurent et, même si les conditions météo sont favorables, il serait peu rentable d'envisager une deuxième coupe en octobre © D.M
L'impact de la sécheresse se traduit par un fort déficit fourrager dans les élevages bovins. Afin d'évaluer la situation et l'opportunité de lancer une procédure de calamités agricoles, la DDTM et le conseil général, aux côtés de la profession agricole (chambre d'agriculture et syndicats), ont visité trois élevages bovins du sud du département, autour d'Hagetmau, en zone non irriguée.
Vendredi 10 septembre, Michel Lafargue, éleveur laitier à Doazit en EARL avec son épouse, accueillait donc pour la troisième fois (après 2003 et 2005) une tournée calamités agricoles sécheresse. « Déjà , l'été dernier avait été très sec, nous laissant peu de stocks. Allons nous pouvoir continuer avec ces sécheresses à répétition ? En pleine crise laitière, nous n'avions pas besoin de cela » confie l'éleveur.
Pas de deuxième coupe sur prairies
Avec une pluviométrie de seulement 17 mm en 8 fois entre juin et début septembre, l'éleveur n'a pu effectuer qu'une coupe sur ses prairies. Une coupe amputée de moitié (3,5 tonnes de matière sèche/ha, au lieu de 7,3 tonnes ces dernières années) par un mois d'avril froid et sec. Quant au pàturage, il n'a plus été possible dès fin juin, la sécheresse empêchant une repousse suffisante de la prairie. « La chaleur n'était pas aussi intense qu'en 2003, mais la sécheresse a grillé les prairies à petit feu. On a rarement vu cela ».
Sur le mais ensilage, expertisé à 60 q de rendement grain, il perd 4,5 tonnes de matière sèche, soit 28 % par rapport à l'an dernier. « Le grain ne s'est pas rempli convenablement. Il n'y a donc pas de densité. En plus, un mais stressé est moins digestible ». Au bilan, Michel Laffargue devra réimplanter 5 hectares de prairie très endommagée par la sécheresse et il est à 50 % des stocks qui lui sont nécessaires pour nourrir ses animaux jusqu'au printemps prochain. Il compense par un peu de foin acheté, de la paille et du concentré. « Il faudrait que j'achète plus de foin, mais en aurai-je les moyens ? » Appartenant au réseau de fermes de référence de la chambre d'agriculture, il connaît parfaitement sa rentabilité : « depuis deux ans, je pars au travail pour au mieux couvrir les frais, pas pour un revenu ». Dans un contexte de telle fragilité, il s'inquiète : « le moindre pépin, comme une sécheresse, a de graves conséquences sur la viabilité de l'exploitation ».
En élevage de Blondes d'Aquitaine, chez Christophe Dubroca, à Hagetmau, ainsi que chez Mickaël et Patrick Dupouy à Argelos, le tableau est malheureusement le même : une seule coupe pour le foin, avec un rendement en chute de 20 à 35 %, moins 25 % en mais ensilage, pas de pàturage depuis le mois de juin et 20 à 25 % des prairies à refaire. « Depuis le mois de juillet, je nourris mes animaux comme en hiver. Du coup, j'ai déjà utilisé 20 % de mes stocks. C'est angoissant. Je vais devoir acheter du fourrage pour l'hiver, alors que le prix de la viande n'est pas fameux » se désole Christophe Dubroca.
Reste à espérer que la pluie de ce début septembre et des conditions météo favorables permettront la pàture pendant quelques semaines dès la mi-octobre. Ne pourront bien sûr pas être utilisées les prairies qui doivent être réimplantées rapidement pour assurer les stocks 2 011.
Dans cette démarche de demande de reconnaissance des calamités sur fourrage, la profession agricole rencontrera le 21 septembre la DDTM. Seront alors définis le projet de zonage (proposition sur le Sud Adour et l'Armagnac) et l'argumentaire avec chiffrage de la perte de production fourragère sur la zone, sur la base des données recueillies dans les élevages et des informations satellite sur la modélisation de la pousse de l'herbe. Le seuil minimum est de 30 % de perte pour prétendre à la procédure de calamités agricoles. Si ce seuil est dépassé, la DDTM lancera la procédure de reconnaissance en calamités. Le dossier sera examiné au niveau national en décembre. En attendant, la FNSEA cherche des solutions pour trouver des fourrages au meilleur prix. Dominique Maurel
Exceptionnel mais
Le mais, malgré des baisses de rendements, a réussi à atteindre un niveau de développement exceptionnel au regard du manque d'eau qu'il a subi cet été. La plante apparaît beaucoup plus résistante que l'herbe qui elle n'a pas supporté le déficit hydrique et la chaleur. Les essais de sorgho fourrager ont quant à eux affiché une grande variabilité dans les résultats en situation de sécheresse. « Il semble donc que le mais reste un pilier incontournable de l'assolement landais. Il n'y a pas de culture alternative qui soit plus crédible. La recherche d'autonomie alimentaire par l'implantation de prairie montre ses limites » souligne Jean-Yves Haurat, vice président du pôle élevage.
Vendredi 10 septembre, Michel Lafargue, éleveur laitier à Doazit en EARL avec son épouse, accueillait donc pour la troisième fois (après 2003 et 2005) une tournée calamités agricoles sécheresse. « Déjà , l'été dernier avait été très sec, nous laissant peu de stocks. Allons nous pouvoir continuer avec ces sécheresses à répétition ? En pleine crise laitière, nous n'avions pas besoin de cela » confie l'éleveur.
Pas de deuxième coupe sur prairies
Avec une pluviométrie de seulement 17 mm en 8 fois entre juin et début septembre, l'éleveur n'a pu effectuer qu'une coupe sur ses prairies. Une coupe amputée de moitié (3,5 tonnes de matière sèche/ha, au lieu de 7,3 tonnes ces dernières années) par un mois d'avril froid et sec. Quant au pàturage, il n'a plus été possible dès fin juin, la sécheresse empêchant une repousse suffisante de la prairie. « La chaleur n'était pas aussi intense qu'en 2003, mais la sécheresse a grillé les prairies à petit feu. On a rarement vu cela ».
Sur le mais ensilage, expertisé à 60 q de rendement grain, il perd 4,5 tonnes de matière sèche, soit 28 % par rapport à l'an dernier. « Le grain ne s'est pas rempli convenablement. Il n'y a donc pas de densité. En plus, un mais stressé est moins digestible ». Au bilan, Michel Laffargue devra réimplanter 5 hectares de prairie très endommagée par la sécheresse et il est à 50 % des stocks qui lui sont nécessaires pour nourrir ses animaux jusqu'au printemps prochain. Il compense par un peu de foin acheté, de la paille et du concentré. « Il faudrait que j'achète plus de foin, mais en aurai-je les moyens ? » Appartenant au réseau de fermes de référence de la chambre d'agriculture, il connaît parfaitement sa rentabilité : « depuis deux ans, je pars au travail pour au mieux couvrir les frais, pas pour un revenu ». Dans un contexte de telle fragilité, il s'inquiète : « le moindre pépin, comme une sécheresse, a de graves conséquences sur la viabilité de l'exploitation ».
En élevage de Blondes d'Aquitaine, chez Christophe Dubroca, à Hagetmau, ainsi que chez Mickaël et Patrick Dupouy à Argelos, le tableau est malheureusement le même : une seule coupe pour le foin, avec un rendement en chute de 20 à 35 %, moins 25 % en mais ensilage, pas de pàturage depuis le mois de juin et 20 à 25 % des prairies à refaire. « Depuis le mois de juillet, je nourris mes animaux comme en hiver. Du coup, j'ai déjà utilisé 20 % de mes stocks. C'est angoissant. Je vais devoir acheter du fourrage pour l'hiver, alors que le prix de la viande n'est pas fameux » se désole Christophe Dubroca.
Reste à espérer que la pluie de ce début septembre et des conditions météo favorables permettront la pàture pendant quelques semaines dès la mi-octobre. Ne pourront bien sûr pas être utilisées les prairies qui doivent être réimplantées rapidement pour assurer les stocks 2 011.
Dans cette démarche de demande de reconnaissance des calamités sur fourrage, la profession agricole rencontrera le 21 septembre la DDTM. Seront alors définis le projet de zonage (proposition sur le Sud Adour et l'Armagnac) et l'argumentaire avec chiffrage de la perte de production fourragère sur la zone, sur la base des données recueillies dans les élevages et des informations satellite sur la modélisation de la pousse de l'herbe. Le seuil minimum est de 30 % de perte pour prétendre à la procédure de calamités agricoles. Si ce seuil est dépassé, la DDTM lancera la procédure de reconnaissance en calamités. Le dossier sera examiné au niveau national en décembre. En attendant, la FNSEA cherche des solutions pour trouver des fourrages au meilleur prix. Dominique Maurel
Exceptionnel mais
Le mais, malgré des baisses de rendements, a réussi à atteindre un niveau de développement exceptionnel au regard du manque d'eau qu'il a subi cet été. La plante apparaît beaucoup plus résistante que l'herbe qui elle n'a pas supporté le déficit hydrique et la chaleur. Les essais de sorgho fourrager ont quant à eux affiché une grande variabilité dans les résultats en situation de sécheresse. « Il semble donc que le mais reste un pilier incontournable de l'assolement landais. Il n'y a pas de culture alternative qui soit plus crédible. La recherche d'autonomie alimentaire par l'implantation de prairie montre ses limites » souligne Jean-Yves Haurat, vice président du pôle élevage.