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Un début de récolte poussif pour les asperges

En raison de la météo, les producteurs landais connaissent une première partie de saison plutôt difficile, avec une lente montée en puissance des volumes. En contrepartie, le contexte commercial se révèle favorable.

file-Protégée des rayons de soleil, l’asperge des sables préserve son teint de nacre en poussant uniquement sous terre. Dès qu’elle montre le bout de sa pointe, l’asparagiculteur mène une véritable course contre la montre pour qu’elle garde toute sa blancheur.
Protégée des rayons de soleil, l’asperge des sables préserve son teint de nacre en poussant uniquement sous terre. Dès qu’elle montre le bout de sa pointe, l’asparagiculteur mène une véritable course contre la montre pour qu’elle garde toute sa blancheur.

Des bas-fonds de parcelles gorgés d’eau malgré le sol sableux, des rafales de vent qui font s’agiter violemment les films plastiques servant de paillage aux buttes des aspergeraies… «On vit un début de récolte atypique. La production a démarré timidement et il faut aussi noter que cela crée des conditions difficiles pour les ramasseurs», confesse David Ducourneau, installé à Saint-Martin-d’Oney (Landes), à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Mont-de-Marsan et président de l’Association de l’asperge des sables des Landes.

De très grandes disparités

Chez la plupart des producteurs landais, le coup d’envoi de la récolte a été donné au début du mois de mars. Une date un brin tardive par rapport aux années précédentes. «Une vingtaine d’hectares n’a pu être rebutée qu’au cours de cette semaine en raison de la météo», précise David Ducourneau. Sous l’effet des conditions climatiques fraîches et humides, ce début de campagne est donc caractérisé par une montée en puissance généralement timide des rendements et surtout par la très grande hétérogénéité des situations d’une exploitation à l’autre, voire d’une aspergeraie à l’autre.

En moyenne, ces dernières produisent entre 6 et 10 tonnes par hectare annuellement. «Normalement, on devrait avoir atteint environ un tiers de ce volume début avril, mais on n’y est pas dans la majorité des cas, poursuit le producteur landais. En ce moment, on devrait parvenir à un rendement journalier proche de 200 kilogrammes par hectare sur les parcelles en pleine production. Là encore, on n’atteint pas tout à fait ce niveau».

Les écarts importants qui peuvent être observés sur le terrain s’expliquent par différents facteurs. Outre le contexte pédoclimatique propre à chaque plantation, l’un des premiers d’entre eux repose sur la diversité de solutions de paillage utilisées. Ces dernières ont pour fonction de réguler la température à l’intérieur des buttes, paramètre déterminant pour la pousse du légume. «À la vue des premières tendances de rendements, on peut d’ores et déjà prévoir de très grosses disparités sur les bilans finaux des exploitations», déplore David Ducourneau.

Des cours intéressants

Si les rendements ne sont pas tout à fait au rendez-vous, la qualité apparaît globalement satisfaisante. «On est sur les mêmes bases qu’en 2017.» De plus, les Landes semblent malgré tout relativement privilégiées au regard de la situation des autres bassins de production français et européens. Ces derniers connaissent des débuts bien plus chaotiques encore. «Les autres régions sont encore en plein buttage… L’Allemagne, qui vient parfois concurrencer les asperges françaises lorsque sa production dépasse ses besoins, connaît également des difficultés.»

Avec de telles données de marché, les cours des asperges landaises s’inscrivent pour l’heure sur des niveaux intéressants pour les producteurs. Cette saison confirme donc l’enjeu que représente la précocité de la récolte pour la filière du Sud-Ouest, sachant que traditionnellement, la demande en asperges atteint un pic aux alentours des fêtes de Pâques. «Les prix s’expliquent par le décalage entre l’offre et la demande… Cette situation devrait se maintenir encore deux semaines au moins, le temps que d’autres origines arrivent sur le marché.» Pour les asparagiculteurs landais, la campagne de récolte devrait se poursuivre jusqu’à la mi-mai sur les plantations les plus jeunes et jusqu’à la première dizaine de juin pour les plus anciennes.

F. Brèthes

Département leader

Les Landes sont le département leader de la production française d’asperges, avec une récolte l’an dernier qui a atteint 4.500 tonnes environ. Un plan de développement de la production mise sur 5.000 tonnes d’ici quelques années. Cette filière est notamment organisée autour de deux coopératives, Maïsadour et Copadax, regroupant autour de 70 adhérents au total. David Ducourneau préside l’Association de l’asperge des sables des Landes (nouvelle dénomination du Syndicat des producteurs), produit identifié par une IGP depuis 2005. «On sait que notre asperge est la meilleure de toutes, se plaît à souligner David Ducourneau. Mais on a besoin de communiquer encore mieux». Des réflexions en ce sens ont été engagées au sein de la structure.

 

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