«Un exercice de tous les records» pour Bonduelle
Le groupe dénonce cependant «la situation de guerre des prix épouvantable» et a décidé d’arrêter la production sous marques distributeurs non rentables.
«Les prix de vente en marque distributeur sont en baisse dramatique», a indiqué le P.-D. G. de Bonduelle, Christophe Bonduelle, en conférence de presse le 29 septembre dernier, à propos du légume en conserve en France. À tel point que Bonduelle a décidé d’arrêter, au second semestre 2015, les contrats non rentables avec les marques distributeurs.
Les chiffres témoignent: Bonduelle a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires de 5,4% au premier semestre de l’exercice, et un coup de frein au second semestre avec une augmentation de 2,7% seulement. «C’est un choix délibéré de notre part», a expliqué Grégory Sanson, directeur administratif et financier du groupe.
La «réduction volontaire des ventes de légumes en conserve aux marques distributeurs» a entraîné l’accumulation d’un stock de légumes de «quelques milliers de tonnes». Bonduelle devrait, de fait, limiter ses commandes aux producteurs français et privilégier l’écoulement des stocks de ses marques (Bonduelle et Cassegrain) qui se portent bien. Les marques du groupe Bonduelle, boostées par des investissements marketing (+18% en Europe) ont en effet passé en 2015 la barre des 20% de parts de marché en France.
Interrogé sur le risque de voir les usines françaises en sous-production, avec la fin de certains contrats MDD, Christophe Bonduelle a rappelé que «les usines, ça se supprime; on ne va pas laisser une usine ouverte si elle perd de l’argent».
Des débouchés internationaux
Les voyants économiques de Bonduelle restent au vert. Le groupe a enregistré, sur l’exercice 2014-2015, un chiffre d’affaires (CA) de 1982 millions d’euros, en hausse de 4,1% (données comparables) par rapport au précédent, tout en améliorant sa rentabilité. Une performance tirée notamment par le CA dans la zone hors Europe (États-Unis et Canada) qui augmente de 12,5%. Alors, le CA de Bonduelle se répartissait équitablement entre les marchés français, Europe hors France et hors Europe, «les trois tiers traditionnels se déforment» au profit du «hors Europe».
Même si Bonduelle n’y est implanté que depuis 2012, les États-Unis constituent déjà le deuxième marché d’opérations pour le groupe (13%), derrière la France (32%) qui de son côté a enregistré un recul de 0,5% de CA. Pour 2015-2016, Bonduelle se veut prudemment ambitieux. Le groupe vise une hausse de 2% de son chiffre d’affaires et une rentabilité stable, les incertitudes économiques et politiques restant nombreuses, et la campagne agricole 2015 ayant souffert de la sécheresse.