Un plan pour le développement du massif forestier sud Adour
Pour une meilleure valorisation socio-économique du trop morcelé massif forestier Sud Adour, un plan de développement se met en place, avec l'appui d'un conseiller forestier.
Face au constat d'abandon d'une forêt aux multiples qualités mais trop morcelée en sud Adour, Thierry Cazeaux (à droite) a plaidé pour la mise en place d'un plan de développement du massif qui est animé par Damien Dulauroy. © D.M/Le Sillo
Le Centre régional de la propriété forestière d'Aquitaine (CRPF), en collaboration avec la chambre d'agriculture, le conseil général, le conseil régional, les pays Adour Chalosse Tursan et Adour Landes Océanes, met en place un plan de développement du massif forestier (PDM) sud Adour. Son animateur, Damien Dulauroy, vient de prendre ses fonctions. Il est basé dans les locaux de la communauté de communes tarusate avec Thierry Cazeaux, conseiller forestier sud Adour de la chambre d'agriculture.
Un massif forestier à l'abandon
Le massif forestier du sud Adour est un territoire de 80.000 ha environ que se partagent 11.000 propriétaires de plus de 1 ha et autant de propriétaires de moins de 1 ha. « La réflexion sur l'opportunité d'un tel plan de développement est née du constat que la propriété forestière dans ce secteur est très morcelée et donc peu attractive économiquement » indique Thierry Cazeaux. Les dégàts suite à la tempête Klaus ont mis en exergue ce désintérêt pour la forêt en sud Adour.
En effet, les entreprises de travaux forestiers rechignent à venir dans ce secteur où les chantiers sont peu intéressants car les surfaces petites. « Ou alors elles proposent des tarifs d'intervention élevés pour tenir compte de l'éloignement des chantiers, du temps de déplacement » complète Damien Dulauroy. Dans l'impasse, les propriétaires laissent souvent leur forêt à l'abandon.
La forêt n'est donc que très peu exploitée, au grand regret du conseiller de la chambre d'agriculture : « elle possède pourtant un potentiel important dû à la diversité des espèces, à la richesse des sols et à la présence d'arbres de très haute qualité ». Il donne l'exemple d'un propriétaire qui voudrait vendre une dizaine de magnifiques chênes : « il aura du mal à vendre seul, personne n'étant intéressé par une aussi petite quantité. Par contre, s'il se regroupe avec d'autres propriétaires dans la même situation, un acheteur pourra faire une offre globale attractive ».
De même, le morcellement de la forêt serait moins pénalisant si plusieurs propriétaires d'un même secteur regroupaient leurs parcelles pour proposer à un entrepreneur forestier un chantier conséquent.
L'objectif du plan de développement est de permettre ce type d'organisation des propriétaires dans l'espace et dans le temps pour exploiter leur forêt. « Le plan de développement du massif forestier doit dynamiser le massif, tout en intégrant une notion de développement durable pour le pérenniser » précise l'animateur.
Potentiels recensés
Pour démarrer ce plan de développement, déjà certaines zones à fort potentiel ou certains projets sont pressentis. Parmi ceux-ci, il y a par exemple des possibilités autour du bois énergie pour approvisionner localement des chaudières collectives à biomasse. Pour la mise en oeuvre d'un tel projet, le technicien commencera par établir une carte d'identité du territoire (qualité des bois, volumes, accessibilité) et déterminera quelles entreprises peuvent intervenir. Il informera ensuite élus locaux et propriétaires forestiers sur les projets possibles dans leur massif.
Une association syndicale libre, animée par le technicien, pourra alors être créée pour mener à bien le projet. « Outre le conseil et l'organisation, mon rôle sera aussi de veiller à ce que le bois de qualité ne parte pas en bois énergie, mais soit valorisé en bois d'oeuvre. Nous ne voulons pas de pillage ».
La gestion durable est un objectif important du plan de développement pour préserver ce patrimoine qu'est la forêt : « Il est nécessaire de préserver cette ressource naturelle au rôle social (beauté des paysages, chasse, pêche, randonnée) et économique ».
Dominique Maurel
Les plus du PDM
Conseils, accompagnement et formation ; meilleure valorisation des bois ; abaissement des coûts d'exploitation et de travaux sylvicoles ; obtention de subventions pour boisement et reboisement ; regroupement pour des projets coûteux (pistes). Tels sont les principaux atouts du plan de développement du massif forestier.
En Navarre, il a permis de produire 3.600 m3 de bois d'oeuvre qui ont rapporté plus de 350.000 €.
Dans les Landes, quelque quarante communes se sont regroupées en 1980 pour créer le SIVU des chênaies de l'Adour afin de préserver le chêne pédonculé le long de l'Adour. Depuis, des centaines de chênes ont été plantées.
Un massif forestier à l'abandon
Le massif forestier du sud Adour est un territoire de 80.000 ha environ que se partagent 11.000 propriétaires de plus de 1 ha et autant de propriétaires de moins de 1 ha. « La réflexion sur l'opportunité d'un tel plan de développement est née du constat que la propriété forestière dans ce secteur est très morcelée et donc peu attractive économiquement » indique Thierry Cazeaux. Les dégàts suite à la tempête Klaus ont mis en exergue ce désintérêt pour la forêt en sud Adour.
En effet, les entreprises de travaux forestiers rechignent à venir dans ce secteur où les chantiers sont peu intéressants car les surfaces petites. « Ou alors elles proposent des tarifs d'intervention élevés pour tenir compte de l'éloignement des chantiers, du temps de déplacement » complète Damien Dulauroy. Dans l'impasse, les propriétaires laissent souvent leur forêt à l'abandon.
La forêt n'est donc que très peu exploitée, au grand regret du conseiller de la chambre d'agriculture : « elle possède pourtant un potentiel important dû à la diversité des espèces, à la richesse des sols et à la présence d'arbres de très haute qualité ». Il donne l'exemple d'un propriétaire qui voudrait vendre une dizaine de magnifiques chênes : « il aura du mal à vendre seul, personne n'étant intéressé par une aussi petite quantité. Par contre, s'il se regroupe avec d'autres propriétaires dans la même situation, un acheteur pourra faire une offre globale attractive ».
De même, le morcellement de la forêt serait moins pénalisant si plusieurs propriétaires d'un même secteur regroupaient leurs parcelles pour proposer à un entrepreneur forestier un chantier conséquent.
L'objectif du plan de développement est de permettre ce type d'organisation des propriétaires dans l'espace et dans le temps pour exploiter leur forêt. « Le plan de développement du massif forestier doit dynamiser le massif, tout en intégrant une notion de développement durable pour le pérenniser » précise l'animateur.
Potentiels recensés
Pour démarrer ce plan de développement, déjà certaines zones à fort potentiel ou certains projets sont pressentis. Parmi ceux-ci, il y a par exemple des possibilités autour du bois énergie pour approvisionner localement des chaudières collectives à biomasse. Pour la mise en oeuvre d'un tel projet, le technicien commencera par établir une carte d'identité du territoire (qualité des bois, volumes, accessibilité) et déterminera quelles entreprises peuvent intervenir. Il informera ensuite élus locaux et propriétaires forestiers sur les projets possibles dans leur massif.
Une association syndicale libre, animée par le technicien, pourra alors être créée pour mener à bien le projet. « Outre le conseil et l'organisation, mon rôle sera aussi de veiller à ce que le bois de qualité ne parte pas en bois énergie, mais soit valorisé en bois d'oeuvre. Nous ne voulons pas de pillage ».
La gestion durable est un objectif important du plan de développement pour préserver ce patrimoine qu'est la forêt : « Il est nécessaire de préserver cette ressource naturelle au rôle social (beauté des paysages, chasse, pêche, randonnée) et économique ».
Dominique Maurel
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Conseils, accompagnement et formation ; meilleure valorisation des bois ; abaissement des coûts d'exploitation et de travaux sylvicoles ; obtention de subventions pour boisement et reboisement ; regroupement pour des projets coûteux (pistes). Tels sont les principaux atouts du plan de développement du massif forestier.
En Navarre, il a permis de produire 3.600 m3 de bois d'oeuvre qui ont rapporté plus de 350.000 €.
Dans les Landes, quelque quarante communes se sont regroupées en 1980 pour créer le SIVU des chênaies de l'Adour afin de préserver le chêne pédonculé le long de l'Adour. Depuis, des centaines de chênes ont été plantées.