Une AOPn pour redynamiser la filière kiwi française
La première assemblée générale de l’AOPn kiwi de France s’est déroulée le 14 mars. Le maillon amont de la filière veut notamment rénover les vergers anciens.
La filière kiwi dispose désormais d’une association nationale d’organisations de producteurs. L’AOPn Kiwi de France a été officiellement créée le 14 mars dernier durant l’assemblée générale constitutive de l’association. Son président François Laffite précise à Agra Presse que le dossier de demande d’agrément serait déposé dans la foulée au ministère de l’Agriculture. «L’objectif, pour nous, c’est d’exister sur le plan de la reconnaissance par les pouvoirs publics», a déclaré M. Lafitte. Le kiwi s’inspire ainsi d’autres filières fruitières qui ont déjà constitué une AOPn (pêches et nectarines, fraises, prunes, cerise, raisin).
La constitution de l’AOPn est portée par neuf acteurs de la filière : quatre organisations de producteurs (Scaap kiwifruits de France, Coop Vallée du Lot, Coop Lorifruit, Cadralbret) et cinq structures d’expédition (La Pinède, Sofruileg, Héliande, Lorisol et Agrucorse). L’une des priorités pour 2022 sera de «prospecter» afin de «rassembler un plus grand nombre d’organisations de producteurs et de producteurs indépendants», affirme François Lafitte.
2.000 ha supplémentaires
L’AOPn entrevoit deux grands chantiers pour les années à venir. Le premier consiste à obtenir des moyens pour rénover les vergers et relancer la dynamique de plantation. Selon des données Agreste citées par l’AOPn, les surfaces récoltées stagnent à 3.809 ha ces dernières années tandis que les rendements baissent de 6,6% en 2019 par rapport à la moyenne 2015-2018. Une diminution des volumes que François Lafitte attribue au vieillissement des arbres : «À peu près les deux tiers des vergers ont plus de vingt-cinq ans». Dans le même temps, les importations de kiwi ont augmenté de 10,2% en 2019 par rapport à 2015-2018, à l’inverse des exportations qui ont baissé 40,6%.
Pour contrer cette tendance, l’AOPn vise 2.000 ha de plantations supplémentaires à horizon 2035 (soit une hausse en volumes de 40.000 tonnes), avec un premier cap à passer de 1.000 ha en plus d’ici 2030. «La filière marche bien, le kiwi est plébiscité par le consommateur et il dégage de bons revenus : la récolte 2020 a été payée au producteur à près de 1,50 €/kg en kiwi vert, et plus de 1,70 €/kg en kiwi jaune», détaille François Lafitte. Et de poursuivre : «Ce qui n’est pas normal, c’est qu’il n’y ait pas d’investissements. Il y a des opportunités pour les agriculteurs dont il faut se saisir.»
Le deuxième grand chantier vise à investir dans la recherche et l’expérimentation. «Dans le kiwi, il y a des variétés nouvelles qu’il faut savoir cultiver et développer, argue François Laffite. On a aussi besoin du soutien de la recherche et de l’expérimentation sur les problèmes classiques : par exemple la pseudomonas syringae pv. actinidiae (N.D.L.R. : bactériose du kiwi), ou encore la mortalité des vergers à cause des inondations».