Valoriser les surfaces fourragères
Sur leur exploitation laitière de Castétis, Jean-Baptiste et Fanny Ferrand ont implanté plusieurs espèces fourragères dans le but de tendre vers l'autonomie alimentaire.
Les systèmes herbagers économes reviennent au goût du jour. Illustration à l'EARL Lait P'tits Béarnais, à Castétis, qui accueillait, le 26 août, une réunion technique organisée sur le sujet par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Sur cette structure de 38 hectares, Jean-Baptiste et Fanny Ferrand élèvent un troupeau d'une trentaine de vaches normandes. Les deux tiers de la production sont aujourd'hui destinés à la fabrication de fromages, vendus directement à la ferme.
Animés par une volonté de recherche d'un système d'élevage optimal, les jeunes chefs d'exploitations ont choisi de s'orienter vers un mode de conduite valorisant au maximum les surfaces fourragères. « Nous sommes clairement dans une zone de maisiculture. Nous nous sommes donc engagés dans un système un peu atypique pour notre canton », confesse Jean-Baptiste.
Selon lui, ce choix a été dicté par plusieurs facteurs. Il estime, tout d'abord, que les systèmes extensifs disposent d'une meilleure image vis-à -vis des consommateurs. Ils constituent donc, à ce titre, des atouts pour la commercialisation en circuit de vente directe. Ensuite, sur un plan technique, le recours à un maximum de pàture permet de réduire sensiblement les temps de travaux, liés notamment à la distribution de l'alimentation. Enfin, « les vaches à potentiel de production moyen, comme chez nous, valorisent bien ces systèmes », explique l'éleveur.
Raisonner le système dans son ensemble Dans cet esprit, la totalité des surfaces de l'exploitation sont aujourd'hui consacrées à la production fourragère. La culture de la luzerne occupe, notamment, plus de douze hectares du parcellaire. Cette légumineuse, qui ne tolère pas les excès d'eau en hiver, semble se prêter plutôt bien aux surfaces de l'exploitation. « La luzerne reste une plante difficile à faire sécher, mais nous y parvenons à peu près. Nous payons tout de même le manque d'eau en été », témoigne Jean-Baptiste. Malgré tout, la culture de la luzerne, plante riche en matière azotée, lui a permis d'atteindre l'autonomie protéique et « de ne plus avoir à acheter de complémentaire azoté dans le commerce ».
Dans leur recherche d'une production fourragère tout au long de l'année, Jean-Baptiste et Fanny Ferrand n'hésitent pas non plus à réaliser eux-mêmes leurs « propres essais ». Ainsi, pour la campagne 2010, ils ont fait le choix d'implanter 1,4 hectare de millet perlé et 1,3 hectare de sorgho fourrager sur leurs parcelles. Ces graminées annuelles estivales, peu communes pour l'heure dans la région, disposent de la faculté de réaliser des pousses intéressantes durant la période estivale. Ainsi, elles assurent une production de fourrages appétents et de bonnes valeurs alimentaires en été, saison durant laquelle la pousse des espèces classiques (dactyle, fétuque) est en général durement affectée par le déficit hydrique et les températures élevées.
« Au-dessus de 30°, les graminées traditionnelles ne poussent plus, confirme Marie-Claude Mareaux, conseillère à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Le sorgho et le millet perlé sont des plantes qui résistent bien au sec et à la chaleur et qui ont des utilisations très proches ». Dans le même ordre d'idée, le moha dispose aussi de la faculté de se développer avec très peu d'eau (voir notre édition du vendredi 20 août).
Les participants à la journée technique ont d'ailleurs pu se rendre compte du développement des cultures de sorgho et de millet. Alors que les prairies voisines étaient « cramées » par la sécheresse, les parcelles ainsi implantées ont conservé, encore aujourd'hui, un bon niveau de végétation. Malgré tout, Jean-Baptiste Ferrand ne devrait pas réimplanter ce type de graminées sur son exploitation à l'avenir. « Il est vrai que ce sont des espèces intéressantes, mais leur implantation reste trop délicate et les besoins en azote trop élevés ».
Selon Marie Claire Mareaux, la culture de graminées estivales demeure intéressante pour certains modes de conduite, afin de sécuriser le système fourrager en « comblant les creux en été ». Aussi, elle estime que ce choix doit être pris dans le cadre d'un raisonnement global du système fourrager.
Pour Jean Baptiste Ferrand, la recherche de l'autonomie alimentaire passe plutôt par l'implantation de prairies multi-espèces, associant des graminées et des légumineuses, telles que le trèfle violet, le trèfle blanc ou encore le lotier. De telles associations permettent, en effet, de combiner les atouts de chaque espèce afin d'obtenir des valeurs alimentaires intéressantes, tout en réduisant le risque d'acidose.
Au delà , le jeune éleveur envisage aussi le regroupement des vêlages dans le but de rationaliser la conduite de son troupeau. « Notre objectif est de faire vêler en fin d'hiver », explique-t-il. Le regroupement des vêlages permet, en effet, de faire correspondre le système fourrager aux variations de besoins des animaux. Ainsi, sans doute s'agit-il là aussi, d'une voie de perfectionnement des systèmes d'élevage à prendre en compte à l'avenir
Fabien Brèthes
Sur cette structure de 38 hectares, Jean-Baptiste et Fanny Ferrand élèvent un troupeau d'une trentaine de vaches normandes. Les deux tiers de la production sont aujourd'hui destinés à la fabrication de fromages, vendus directement à la ferme.
Animés par une volonté de recherche d'un système d'élevage optimal, les jeunes chefs d'exploitations ont choisi de s'orienter vers un mode de conduite valorisant au maximum les surfaces fourragères. « Nous sommes clairement dans une zone de maisiculture. Nous nous sommes donc engagés dans un système un peu atypique pour notre canton », confesse Jean-Baptiste.
Selon lui, ce choix a été dicté par plusieurs facteurs. Il estime, tout d'abord, que les systèmes extensifs disposent d'une meilleure image vis-à -vis des consommateurs. Ils constituent donc, à ce titre, des atouts pour la commercialisation en circuit de vente directe. Ensuite, sur un plan technique, le recours à un maximum de pàture permet de réduire sensiblement les temps de travaux, liés notamment à la distribution de l'alimentation. Enfin, « les vaches à potentiel de production moyen, comme chez nous, valorisent bien ces systèmes », explique l'éleveur.
Raisonner le système dans son ensemble Dans cet esprit, la totalité des surfaces de l'exploitation sont aujourd'hui consacrées à la production fourragère. La culture de la luzerne occupe, notamment, plus de douze hectares du parcellaire. Cette légumineuse, qui ne tolère pas les excès d'eau en hiver, semble se prêter plutôt bien aux surfaces de l'exploitation. « La luzerne reste une plante difficile à faire sécher, mais nous y parvenons à peu près. Nous payons tout de même le manque d'eau en été », témoigne Jean-Baptiste. Malgré tout, la culture de la luzerne, plante riche en matière azotée, lui a permis d'atteindre l'autonomie protéique et « de ne plus avoir à acheter de complémentaire azoté dans le commerce ».
Dans leur recherche d'une production fourragère tout au long de l'année, Jean-Baptiste et Fanny Ferrand n'hésitent pas non plus à réaliser eux-mêmes leurs « propres essais ». Ainsi, pour la campagne 2010, ils ont fait le choix d'implanter 1,4 hectare de millet perlé et 1,3 hectare de sorgho fourrager sur leurs parcelles. Ces graminées annuelles estivales, peu communes pour l'heure dans la région, disposent de la faculté de réaliser des pousses intéressantes durant la période estivale. Ainsi, elles assurent une production de fourrages appétents et de bonnes valeurs alimentaires en été, saison durant laquelle la pousse des espèces classiques (dactyle, fétuque) est en général durement affectée par le déficit hydrique et les températures élevées.
« Au-dessus de 30°, les graminées traditionnelles ne poussent plus, confirme Marie-Claude Mareaux, conseillère à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Le sorgho et le millet perlé sont des plantes qui résistent bien au sec et à la chaleur et qui ont des utilisations très proches ». Dans le même ordre d'idée, le moha dispose aussi de la faculté de se développer avec très peu d'eau (voir notre édition du vendredi 20 août).
Les participants à la journée technique ont d'ailleurs pu se rendre compte du développement des cultures de sorgho et de millet. Alors que les prairies voisines étaient « cramées » par la sécheresse, les parcelles ainsi implantées ont conservé, encore aujourd'hui, un bon niveau de végétation. Malgré tout, Jean-Baptiste Ferrand ne devrait pas réimplanter ce type de graminées sur son exploitation à l'avenir. « Il est vrai que ce sont des espèces intéressantes, mais leur implantation reste trop délicate et les besoins en azote trop élevés ».
Selon Marie Claire Mareaux, la culture de graminées estivales demeure intéressante pour certains modes de conduite, afin de sécuriser le système fourrager en « comblant les creux en été ». Aussi, elle estime que ce choix doit être pris dans le cadre d'un raisonnement global du système fourrager.
Pour Jean Baptiste Ferrand, la recherche de l'autonomie alimentaire passe plutôt par l'implantation de prairies multi-espèces, associant des graminées et des légumineuses, telles que le trèfle violet, le trèfle blanc ou encore le lotier. De telles associations permettent, en effet, de combiner les atouts de chaque espèce afin d'obtenir des valeurs alimentaires intéressantes, tout en réduisant le risque d'acidose.
Au delà , le jeune éleveur envisage aussi le regroupement des vêlages dans le but de rationaliser la conduite de son troupeau. « Notre objectif est de faire vêler en fin d'hiver », explique-t-il. Le regroupement des vêlages permet, en effet, de faire correspondre le système fourrager aux variations de besoins des animaux. Ainsi, sans doute s'agit-il là aussi, d'une voie de perfectionnement des systèmes d'élevage à prendre en compte à l'avenir
Fabien Brèthes