Vingt ans de progrès agricoles gràce à l'irrigation
L'ASA d'irrigation de Boueilh-Boueilho-Lasque a fêté ses 20 ans. Une période de dynamisme agricole et d'aménagement du territoire qui s'achève, les objectifs fixés étant pour la plupart atteints.
Cela fait 20 ans que l'ASA d'irrigation de Boueilh-Boueilho-Lasque (BBL) dans les Pyrénées-Atlantiques, aujourd'hui présidée par Francis Huchan, a vu le jour. Cet anniversaire est l'occasion de rappeler tout le chemin accompli, avec des réalisations unanimement reconnues. En 1987, un groupe de six agriculteurs entamait une réflexion sur la création d'une retenue d'eau collinaire. Ce projet devait alimenter des exploitations de Coublucq, Poursiugues-Boucoue, Garlin, Claracq, Garlède-Mondebat, Pouliacq, Vignes, Méracq, Ribarrouy dans le nord Béarn et de Lauret et Pimbo dans les Landes.
Cette réflexion aboutissait au lancement des travaux en 1990. « Au début, explique ceux qui ont connu la genèse de l'ouvrage, seulement 57 exploitations étaient concernées. Mais la sécheresse de 1990 a changé la donne. Le nombre d'adhérents est vite passé à 75 soit, au total, 775 hectares ». Le 4 octobre 1991 la retenue voyait le jour avec une capacité de 1.283.000 m3 d'eau stockées et une digue d'argile de 17,6 mètres de haut.
Coopération positive
« Elle fut inaugurée après 10 mois de travaux et 4 ans de concertation pour un coût de 30 millions. Elle fut le fruit d'une concertation positive entre agriculteurs, collectivités locales, responsables professionnels et administration ». L'utilité de l'ensemble a pris tout son sens en 2003, année durant laquelle la sécheresse n'a pas épargné la région.
« Profitant de la création du barrage sur le Gabas, l'ASA de BBL a souscrit des quotas d'eau et mis en place une station de pompage. Cette dernière permet de transférer l'eau de réalimentation du Gabas dans le lac de BBL ». En 2006, les objectifs étaient atteints. Tout le périmètre bénéficiait d'un quota à 1.500 m3/ha et la surface irriguée atteignait 1.126 ha.
Un outil de modernisation
Aujourd'hui, l'ASA représente 81 exploitations, 1.266 ha irrigués, 20 nouvelles installations ou reprises en moins de 5 ans et 36 % de cultures contractualisées. « Nous arrivons au bout du bout, commente Francis Huchan. Nous ne pouvons pas dépasser un plafond de 1.350 ha et de 2 millions de m3. Désormais l'eau nous aide, nous accompagne et nous sécurise ».
Après deux tranches supplémentaires (60 puis 40 ha), un débit actuel (2.500 m3/h), le rachat de 7.700 m3 à Gabas/Eslourenties, l'ASA va continuer de vivre sur la gestion de ses acquis. Le remembrement, dans le cadre de la réalisation de l'A65, a permis de moderniser encore plus l'ensemble du dispositif. « Quelque 600 ha irrigués étaient concernés. Nous avons pris cela comme un atout pour nous moderniser et aboutir à un parcellaire cohérent. Nous sommes passés de 2.200 parcelles à 300 ce qui a permis l'installation de 16 pivots supplémentaires, 60 % de la SAU étant désormais arrosées par ce type de matériel ». Outre un confort de travail, ce dernier challenge a permis une excellente maîtrise des apports en eau contribuant au renforcement de l'outil de production. Preuve du succès : la demande ne se tarit pas.
L'irrigation toujours menacée
Malgré ce satisfecit, Guy Estrade, le président du Groupement des Irrigants, tenait à rappeler devant les responsables politiques que l'irrigation, « sous couvert d'une pseudo-déclinaison de la loi sur l'eau » était menacée, n'hésitant pas à parler de « spoliation » et de « racket ». Une décision visant à « limiter les financements publics à 50 % dès lors que l'on crée 1 ha de plus irrigué » au lieu de 65 % voire 80 % selon les cas. Conséquence : certains projets ne peuvent aboutir. « Cela s'est vérifié lors de la construction du Gabas. Certains agriculteurs auraient pu irriguer dès 2004. On leur a dit d'attendre l'achèvement de l'A65 et maintenant on voudrait les pénaliser ».
À l'image de l'ouvrage de BBL, l'irrigation est un moteur socio-économique, encore faudrait-il, selon le président du syndicat des irrigants, ne pas tuer la poule aux oeufs d'or.
Philippe Delvallée Irrigation en chiffres
L'irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est 1.800 agriculteurs pour une surface totale de 31.500 ha (7,5 % de la SAU), le tout géré par 70 ASA.
Sur 31.500 ha, aucun n'est arrosé à partir de nappes profondes (aucune concurrence avec l'eau potable) : 29.500 ha sont alimentés à partir de ressources suffisantes (gaves, nappes d'accompagnement des gaves, retenues individuelles ou collectives), 2.000 ha à partir de cours d'eau déficitaires. Au total ceci représente un ensemble de 60 millions de m3 stockables répartis sur une trentaine de lacs collectifs et près de 300 lacs.
Malgré un déficit pluviométrique historique enregistré au printemps 2011, 58 millions de m3 ont été collectés sur les 60 millions stockables. En 2010, 33 millions de m3 ont été consommés sur les 50 autorisés.
Philippe Delvallée Irrigation en chiffres
L'irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est 1.800 agriculteurs pour une surface totale de 31.500 ha (7,5 % de la SAU), le tout géré par 70 ASA.
Sur 31.500 ha, aucun n'est arrosé à partir de nappes profondes (aucune concurrence avec l'eau potable) : 29.500 ha sont alimentés à partir de ressources suffisantes (gaves, nappes d'accompagnement des gaves, retenues individuelles ou collectives), 2.000 ha à partir de cours d'eau déficitaires. Au total ceci représente un ensemble de 60 millions de m3 stockables répartis sur une trentaine de lacs collectifs et près de 300 lacs.
Malgré un déficit pluviométrique historique enregistré au printemps 2011, 58 millions de m3 ont été collectés sur les 60 millions stockables. En 2010, 33 millions de m3 ont été consommés sur les 50 autorisés.