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De la venaison consommée en local

La vente de viande de gibiers en circuit court est une idée profitable à tous. La fédération départementale de chasse entend poursuivre son développement.

Vendredi 3 mai, les clients sont repartis avec différentes terrines, saucisses sèches, saucissons et autres plats préparés tel de l’axoa de chevreuil.
© F. B. - Le Sillon

Vendredi 3  mai dernier, le président de l’AICA du Joos (association intercommunale de chasse agréée), Antoine Tavernier, et plusieurs membres de son équipe avaient donné rendez-vous aux habitants de la vallée de Josbaig à Aren (64) pour proposer à la vente divers produits à base de gibier abattu durant la saison. « Le but n’est pas de gagner de l’argent mais de faire profiter les gens de la vallée du résultat de notre saison », prévenait le président.

Cette vente s’est avérée être un succès auprès de la population, toutes catégories confondues. « Habituellement, la vente n’était ouverte qu’aux seuls chasseurs. Cette année, nous avons décidé de l’ouvrir à toute la population josbacquaise et ce fut une réussite puisque plus des trois quarts des personnes qui nous ont passé commandes ne sont pas des chasseurs. De plus en plus, les gens veulent savoir ce qu’ils mangent et surtout d’où proviennent les produits. Dans le gibier comme dans le reste, ils ont envie de privilégier le local et le circuit court », reprend Antoine Tavernier.

À travers cet acte, les chasseurs démontrent donc, qu’outre leur rôle essentiel en matière de gestion de l’équilibre de la faune, ils participent à l’alimentation de la population locale en respectant l’empreinte carbone. Le respect de l’environnement va jusqu’à la transformation de la venaison. Ce travail est en effet mené à Arzacq dans l’atelier de Pyragena, niché au cœur de la Maison du Jambon de Bayonne.

L’idée de la Fédération

L’initiative de vente de produits transformés de viande de gibier n’est pas l’apanage de l’AICA du Joos : d’autres associations de chasses mènent la même initiative. Mais les contraintes sanitaires peuvent limiter l’action, c’est pourquoi la Fédération départementale de chasse 64 réfléchit à des solutions (lire encadré ci-dessous).

« Du gibier il y en a dans tout le département, mais dans les étals des grandes surfaces, on continue à trouver des produits dérivés à base de venaison provenant d’Europe centrale ou de Nouvelle-Zélande, observe Christian Péboscq directeur de la FDC 64. Il peut même arriver de trouver du gibier chassé dans le Sud-Ouest qui est ensuite envoyé à Rungis pour être transformé en vue d’être à nouveau commercialisé… Côté respect de l’empreinte carbone, ce n’est pas l’idéal ».

Si Pyragéna est certes habilité à procéder au travail, sa capacité à transformer l’ensemble du gibier reste forcément limitée et sa situation géographique n’est pas centrale à toutes les AICA. Pour la Fédération départementale de la chasse 64, l’intérêt demeure donc de trouver d’autres solutions en parallèle dans les mois à venir…

L’obtention d’une autorisation décisive pour la suite…

Alors que la FDC 64 travaille sur un projet « gagnant pour tous », son idée est de permettre à des structures locales comme des artisans (bouchers) de recevoir l’autorisation administrative de pouvoir transformer la viande de gibier. « Nous travaillons en ce sens avec la DDPP », souligne le directeut de la fédération, Christian Péboscq. Selon lui, les avantages seraient multiples. « Outre le respect environnemental lié au principe même du circuit court, il y a une vraie source d’intérêt économique pour le territoire, ses bouchers ou ses structures locales chargés de la transformation. Et tant sur le prix que sur la qualité, le consommateur s’y retrouverait. »

Fabrice Borowczyk

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