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Depuis 20 ans, Aquitanima met en vitrine l’excellence de la génétique du Sud-Ouest

Ce qui n’était au départ qu’une pure gageure est devenu, en deux décennies, un rendez-vous de tout premier plan de l’élevage hexagonal. S’appuyant sur l’excellence de la génétique bovine des éleveurs du Sud-Ouest, la notoriété des concours de races bovines d’Aquitanima a, depuis, largement débordé les frontières hexagonales. Rendez-vous très professionnel au cœur d’une manifestation grand public, sélection “extrême” des animaux et très grande convivialité entre éleveurs: telle est l’alchimie gagnante d’Aquitanima.

Le 10 mai 1996, l’édition du Sillon évoquait une semaine durant laquelle tous les regards allaient être tournés vers Bordeaux. Le club de football des Girondins, des Zidane, Dugarry ou Lizarazu, s’apprêtait à recevoir au Parc Lescure le Bayern de Munich, en finale retour de la Coupe d’Europe.

Mais un autre événement, beaucoup plus agricole, monopolisait les colonnes du journal. La première édition du salon Aquitanima devait se tenir du dimanche au mardi suivants sur le site du parc des expositions de Bordeaux-lac. Pour cette manifestation inédite, le commissaire général, Pierre Lesparre, avançait l’objectif de créer un rendez-vous à la fois convivial et très professionnel.

Une vitrine de la génétique du Sud-Ouest

Vingt ans plus tard, Pierre Lesparre est toujours là. Depuis deux décennies, le Landais accompagne la destinée du salon. «Dans notre région, les élevages ont toujours été très performants au niveau génétique. L’idée était de leur offrir une vitrine digne de leur rang, se souvient-il. Quelque temps avant Aquitanima, une première opération de ce type avait été organisée à Agen. Elle a été abandonnée, d’où l’idée de ramener un événement sur Bordeaux. Le conseil régional et la chambre régionale d’agriculture ont apporté un soutien précieux».

Reste que faire déplacer puis maintenir durant plusieurs jours quelques centaines de bovins dans l’agglomération bordelaise, qui plus est au sein d’une foire destinée au grand public, s’apparentait à une gageure. Un défi rendu encore plus ardu par des installations alors sommaires. Heureusement, le salon a pu bénéficier de l’aide de René Dubourg, éleveur laitier à Pessac. «On a ainsi pu gérer les aspects logistiques».

Une dimension internationale

Au niveau de l’organisation, Aquitanima a été une des premières manifestations agricoles à s’appuyer sur une commission rassemblant les acteurs des différentes races présentes. «Aujourd’hui encore, ce sont eux qui nous disent ce qu’ils désirent, quelles orientations privilégier…».

D’emblée, la professionnalisation des concours et le développement des collaborations internationales ont constitué deux challenges forts. Pour réussir le premier, un soin particulier a été apporté au cadre. Abrité sous un chapiteau et doté d’un écran géant, le ring d’Aquitanima n’avait alors d’équivalent que celui de Paris.

Afin d’affirmer la dimension internationale, les organisateurs se sont très vite associés à l’agence Interco. D’abord originaires d’Espagne, puis de toute l’Europe et du Monde, les délégations étrangères ont rapidement répondu présentes. La proposition de les faire participer à des circuits en amont de l’exposition — les “Aquitanima Tours” — à la découverte du tissu d’élevage régional, a renforcé leur intérêt pour ce déplacement.

Fort de ces atouts, le salon bordelais a très vite acquis ses lettres de noblesse. Il a aussi immédiatement obtenu l’adhésion des éleveurs. Ces derniers se sont approprié le rendez-vous, aidés en cela par la volonté des organisateurs de ne jamais négliger la convivialité.

Les étrangers s’y bousculent

Depuis vingt ans, quelques retouches régulières ont permis de faire grandir encore Aquitanima. En 2003, la construction du hall 4 du parc des expositions a offert un nouvel écrin. Outre le confort des animaux et des éleveurs, un espace permet désormais de recevoir dans des conditions optimales les partenaires et les délégations étrangères. Ces dernières se bousculent pour venir à Bordeaux. «La dimension internationale est devenue un marqueur de la manifestation, constate Pierre Lesparre. La formule des circuits conserve un réel succès… Les retours sont probants».

Au fil du temps, les organisateurs ont particulièrement noué des liens étroits avec les éleveurs ibériques, en particulier du Pays basque sud, mais aussi des Asturies et de la région de Castille et Leon. Les concours leur ont même été ouverts. «Dès la première année, ils ont créé la surprise en remportant plusieurs prix», se souvient le commissaire général. Un partenariat a également été établi avec le salon de Salamanque, organisé en septembre.

Récemment, Aquitanima a renforcé la place accordée à la jeune génération, en accueillant notamment le challenge régional des jeunes pointeurs. Le salon s’ouvre aussi progressivement aux filières ovine et caprine. Au niveau des bovins, l’organisation de ventes aux enchères a aussi été développée. Elles rassemblent régulièrement plus d’un millier d’internautes. Le Sillon lui aussi est toujours là. Le journal a accompagné l’exposition de la manifestation et édite, depuis plusieurs années maintenant, un magazine spécial joint à ce numéro. Comme l’an dernier, son site internet (www.lesillon.info) diffusera les concours en direct.

Vingtième anniversaire

Pour fêter dignement son vingtième anniversaire, Aquitanima 2016 va présenter plusieurs dispositifs particuliers. Les visiteurs pourront découvrir sur place une rétrospective photos. Une soirée spéciale des éleveurs va être organisée en présence des acteurs historiques du salon. Elle se tiendra sur le ring, «parce que c’est là où tout se passe», justifie Pierre Lesparre

Dès cette année, le salon s’adapte aussi au nouveau dessin de la Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le rassemblement va notamment accueillir pour la première fois la race Parthenaise. Bref, une grande édition s’annonce. Si les Girondins de Bordeaux ne semblent pas encore prêts de rejouer une finale de Coupe d’Europe, Aquitanima, lui, a de quoi rester longtemps un moment d’exposition extrêmement bénéfique pour l’élevage régional.

Fabien Brèthes

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